L’écrivaine camerounaise remporte le Grand Prix pour son œuvre Le Rêve du Pêcheur, qui a impressionné le jury.
Manu NKAMA
“Avec Le Rêve du Pêcheur, Hemley Boum offre une immersion poignante dans les destinées humaines, oscillant entre aspirations et désillusions. Ce livre, qui avait déjà conquis plusieurs jurys littéraires, semble promis à une trajectoire prestigieuse”, a affirmé le jury en lui décernant le trophée. Cette reconnaissance lui a été attribuée par l’Association des Écrivains de Langue Française (A.D.E.L.F.) le samedi 15 mars 2025, au cœur du Salon du Livre Africain qui se tenait à Paris.
Le jury a dû trancher parmi une sélection exigeante où figuraient des figures majeures de la littérature africaine, notamment Djaïli Amadou Amal, Christian Eboulé, Éric Mukendi, Felwine Sarr et Véronique Tadjo. Le Rêve du Pêcheur, édité chez Gallimard en 2024, l’emporte grâce à la profondeur de ses thèmes et à la finesse de son écriture. Il s’agit du cinquième roman de l’écrivaine, qui décrit Campo, un petit village de pêcheurs situé à l’extrême sud-ouest du Cameroun. Elle évoque la “beauté authentique de ce lieu, où l’océan rencontre le fleuve Ntem, entouré de mangroves”.
Lire aussi : Prix5Continents 2025 : 02 camerounais en lice
Pour l’écrivaine, Campo constitue un cadre romanesque idéal, riche en histoires et en émotions. Le roman entremêle les récits de Zacharias, un pêcheur de Campo, et de son petit-fils Zach. Bien que séparés par le temps et l’espace, leurs histoires se reflètent mutuellement, explorant les thèmes de l’héritage. À travers le personnage de Zach, Hemley Boum aborde les défis de l’exil et de l’intégration : “Zach, parti de Douala pour Paris, doit naviguer entre l’émerveillement de la nouveauté et la nécessité d’adaptation.” Son parcours met en lumière les difficultés rencontrées par les fils d’immigrés, tiraillés entre le reniement de leurs racines et l’acceptation de leur identité. Avec Le Rêve du Pêcheur, Hemley Boum s’affirme comme une voix littéraire incontournable, prête à conquérir de nouveaux horizons.
Pour rappel, le Grand Prix Afrique, autrefois Grand Prix Littéraire d’Afrique Noire, récompense depuis 1961 les plus grandes plumes du continent. Parmi ses anciens lauréats figurent des noms illustres tels qu’Henri Lopès, Amadou Hampâté Bâ ou encore Ahmadou Kourouma. Cette distinction, qui célèbre l’expression littéraire francophone de l’Afrique subsaharienne, s’impose comme un repère incontournable pour les lettres africaines.
Manu NKAMA
0 Comments