Préserver la langue maternelle : un enjeu culturel pour l'Afrique et le Cameroun

Préserver la langue maternelle : un enjeu culturel pour l’Afrique et le Cameroun


L’Afrique est un continent d’une grande richesse linguistique, avec plus de 2 000 langues parlées. Le Cameroun, à lui seul, en compte environ 250, ce qui en fait l’un des pays les plus diversifiés sur le plan linguistique. Pourtant, ces langues maternelles sont de plus en plus délaissées au profit du français et de l’anglais.

Préserver la langue maternelle : un enjeu culturel pour l'Afrique et le Cameroun

Elsa Danièle Monti

Le Cameroun possède une multitude de langues maternelles issues de différentes familles linguistiques. Parmi elles, on retrouve le bamum, le bamileke, le basaa, le beti, le bulu, le douala, l’ewondo, le fang, le foufouldé, le ghomala, le haoussa, le kenyang, le mafa, le mungaka, le nso, le nyang, et bien d’autres encore. Malheureusement, cette diversité est menacée par la prédominance des langues étrangères.

Un manque de valorisation inquiétant

De nombreuses langues locales sont aujourd’hui reléguées au second plan. Beaucoup de jeunes préfèrent s’exprimer en français ou en anglais, considérés comme des langues plus prestigieuses et porteuses d’opportunités. Les langues maternelles, quant à elles, sont souvent perçues comme archaïques ou limitées à un cadre rural.
Les nouvelles générations ont de plus en plus de mal à maîtriser leur langue maternelle. En plus, l’omniprésence des langues officielles dans les médias contribuent à cette érosion linguistique. Peu à peu, certaines langues risquent de disparaître faute de transmission.

Quels efforts pour préserver ce patrimoine ?

Conscient de cet enjeu, le gouvernement camerounais a pris certaines mesures pour encourager l’apprentissage des langues nationales. En effet, la loi du 4 août 1998 sur l’éducation prévoit leur enseignement dès le primaire. Dans les lycées et colleges c’est avec joie que les enfants recoivent depuis lors des cours en langues et cultures nationales. Par ailleurs, l’Institut National des Langues et Civilisations (INALCO) a été créé pour promouvoir les langues locales.

Au-delà des actions institutionnelles, les familles et les communautés ont un rôle essentiel à jouer. Il est primordial d’encourager l’usage des langues maternelles à la maison et dans les échanges quotidiens. Les initiatives culturelles et les événements linguistiques peuvent également contribuer à leur préservation.

Un héritage à transmettre

Les langues maternelles sont bien plus que de simples moyens de communication . En effet, elles portent en elles l’histoire, la culture et l’identité des peuples. Préserver ce patrimoine, c’est assurer la transmission d’un héritage unique aux générations futures. Il appartient à chacun – État, écoles, familles et communautés – d’œuvrer ensemble pour maintenir vivantes ces langues précieuses.

Elsa Danièle Monti

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