Football : guerre froide autour de l’arbitrage camerounais

Football : guerre froide autour de l’arbitrage camerounais


Annoncés en grève par l’ACAF depuis le 21 avril dernier en raison du non-paiement de leurs primes, les arbitres ont pourtant officié, contre toute attente, les matchs de la 20e journée de MTN Elite One ce mercredi.

Football : guerre froide autour de l’arbitrage camerounais

Abel Longa

Une décision soutenue par la Commission Centrale des Arbitres (CCA), en opposition à l’Association Camerounaise des Arbitres de Football (ACAF). Deux instances, deux positions, et un collectif d’arbitres pris au cœur d’un bras de fer.

Lundi dernier, le boycott a été officiellement lancé par l’ACAF à travers un communiqué, annonçant la suspension de la participation des arbitres aux championnats professionnels au Cameroun. Cependant, le lendemain, des rumeurs faisaient état d’une possible présence d’arbitres sur les pelouses de Douala et Mélong pour la fin de la 20e journée d’Elite One.

Face à ces informations, Alioum Sidi, président de l’ACAF, s’est montré ferme :

« On maintient : personne ne doit se déplacer. Si un arbitre tente d’aller sur le terrain et qu’il fait partie de l’association, il doit être radié, c’est tout. Nous sommes allés plusieurs fois vers la Fédération, mais nous faisons face au silence. Dans notre premier communiqué, nous avons donné une semaine à la FECAFOOT. L’heure est maintenant à la réaction. »

Pourtant, ce mercredi à Bonamoussadi et Mélong, les arbitres étaient bel et bien présents, semble-t-il sous la pression de Stéphane Foko Kamga, président de la Commission Centrale des Arbitres.

Les prestations arbitrales ont cependant connu des fortunes diverses. À Douala, aucun scandale majeur à signaler. En revanche, à Nkongsamba, les choses ont dégénéré. Les supporters de Stade Renard, furieux après un penalty accordé à la Colombe du Dja et Lobo, ont agressé les arbitres à la mi-temps. Ces derniers ne sont pas revenus pour la seconde période, entraînant l’interruption du match.

Simon Ngon Mbeleck, président des arbitres pour la région du Littoral, a exprimé sa colère :

« La Fédération nous a démontré aujourd’hui qu’elle a peiné à trouver des arbitres. Et elle a commis une faute grave : elle a envoyé des arbitres de Ligue 2 pour officier en Ligue 1… Ces arbitres, qui acceptent de travailler sans être rémunérés, favorisent la corruption et s’exposent à des sanctions. »

Le constat est clair : l’environnement de l’arbitrage camerounais est profondément divisé. Entre l’ACAF, qui campe sur sa posture de grève, et la CCA, qui continue de collaborer avec la FECAFOOT, la crise persiste. Et ce sont les championnats professionnels qui en subissent les conséquences.

Abel Longa

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