Après Hen’s et la nouvelle version de Charlotte Mbango, Bana O Topina, disponible sur YouTube depuis quelques jours, c’est au tour de la chanteuse Ulanda de rendre hommage à une icône de la musique camerounaise : Anne-Marie Nzié.
Manu Nkama
Le titre Ma Ba Nze vient d’être revisité par la nouvelle génération dans une version plus acoustique, qui mêle la version originale au style sensible d’Ulanda.
En 1954, Anne-Marie Nzié sort sur le label camerounais Disques Africambiance son premier album quasi afro-folk, Ma Ba Nze, qui la propulsera sur la scène continentale. Trois des titres de celle qu’on surnommera « la diva », « la reine mère du bikutsi », « la voix d’or du Cameroun » ou encore « Mama Anne-Marie », sont chantés en ngoumba : Bonne année, Ma Ba Nze, Me Yimbo Sa Malepfuo.
Cet album constitue un moment phare de sa carrière, le moment où elle s’affirme et commence à marquer la scène musicale de manière significative. Décédée le 24 mai 2016 des suites d’une maladie, après un long séjour à l’hôpital central de Yaoundé, cette grande dame de la chanson camerounaise a laissé un héritage qui continue d’inspirer, ainsi qu’un immense répertoire musical sur lequel peuvent s’adosser les jeunes artistes.
Lire aussi : Musique : Hen’s reprend un titre de Charlotte Mbango et fait sensation sur TikTok
Ulanda, artiste de world music primée, fait partie de cette génération. En effet, après le succès de son titre Mon mari, avec en guest star l’influenceuse camerounaise Coco Emilia, elle a décidé de faire un cover du titre cité plus haut et d’y apporter sa touche personnelle.

Dans Mon mari, la chanteuse, en guerre contre toutes formes d’abus, présente une relation toxique où la femme subit la pression de son mari. Entre injures, bastonnade et mots blessants, elle continue de souffrir en silence. Dans le rôle de cette femme éprouvée et apeurée : Coco Emilia. L’influenceuse y incarne son personnage à fond. Un rôle, certes, mais aussi un moyen de faire comprendre aux femmes en couple que les abus doivent cesser. Personne ne mérite de subir une telle pression au quotidien.
Avec sa voix suave et douce, Ulanda se veut une ambassadrice des rythmes locaux, notamment le makossa, qui a gagné en importance dans les années 80 et 90, et qui aujourd’hui est valorisé de manière unique et urbaine.
Lire aussi : Musique : Anne-Marie Nzié revit à travers un nouveau projet
En s’attaquant cette fois au bikutsi, sa musique gagne en originalité, profondément enracinée dans la tradition, avec des mélodies envoûtantes. La production est de grande qualité, et le vidéogramme, simple mais élégant, met en lumière l’artiste. Le but ici est clair : laisser la musique parler et écouter chaque parole. Nominée dans la catégorie Révélation musicale préférée aux Best Talent Cameroon Awards, ses percées depuis 2023 témoignent d’une trajectoire ascendante dans un marché compétitif.
Après Tenor qui fait revivre Les Têtes Brûlées, Krys M qui reprend des titres d’André-Marie Talla, et bien d’autres encore, combiner anciens succès et nouveaux genres musicaux apparaît non seulement comme une forme de valorisation culturelle, mais aussi comme un hommage aux figures emblématiques de la musique camerounaise, piliers de notre patrimoine sonore.
Ma Ba Nze – Cover by Ulanda est désormais disponible sur YouTube.
0 Comments