L’ancien champion national de tennis et fondateur de l’académie Oyebog est décédé ce 28 mai des suites d’une maladie. Son parcours exceptionnel a marqué le tennis camerounais et l’Afrique centrale.
Joseph OYEBOG, figure emblématique du tennis camerounais, s’est éteint ce mercredi matin. Avec une carrière sportive jalonnée de succès, il laisse derrière lui un héritage sportif et social inestimable. Champion national à plusieurs reprises, il a fièrement représenté le Cameroun lors des compétitions internationales, notamment la Coupe Davis. Son passage par la prestigieuse Bollettieri Tennis Academy en Floride et son parcours universitaire aux États-Unis, où il figurait parmi les dix meilleurs joueurs universitaires mondiaux, témoignent de son niveau d’excellence et de son engagement sans faille.
Mais c’est surtout après sa carrière de joueur que Joseph OYEBOG marque les esprits. En 1999, animé par la volonté de transmettre sa passion et de donner aux jeunes défavorisés les moyens de s’élever par le sport, il fonde l’Oyebog Tennis Academy (OTA) dans sa ville natale. Ce projet, né dans une modeste arrière-cour où il trace lui-même les premières lignes d’un court, a rapidement pris de l’ampleur. Aujourd’hui, l’académie s’étend sur 15 hectares à Souza, près de Douala, et compte 25 centres à travers le pays.
L’académie Oyebog est donc devenue un véritable tremplin pour des milliers d’enfants et de jeunes talents camerounais. Joseph Oyebog croyait fermement que le tennis pouvait être un vecteur d’émancipation sociale, un moyen d’offrir des perspectives d’avenir à des jeunes souvent issus de milieux défavorisés. Sous son impulsion, plus de 20 000 enfants ont été initiés au tennis, et plusieurs d’entre eux ont pu intégrer des compétitions nationales et internationales.
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Au-delà du sport, Joseph OYEBOG a su faire de son académie un espace d’éducation, de discipline et de solidarité. Il a toujours insisté sur l’importance des valeurs humaines, convaincu que la réussite sportive devait s’accompagner d’une formation morale et intellectuelle solide. Son action a ainsi contribué à changer la perception du tennis au Cameroun, le rendant accessible à tous et non plus réservé à une élite.
Né au quartier Bonabéri à Douala, Joseph découvre très tôt sa passion pour le tennis, un sport encore peu pratiqué dans son environnement. Dès l’âge de 7 ans, il s’initie à la raquette, fasciné par les matchs qu’il observe avec admiration. Son talent naturel et sa détermination le propulsent rapidement sur les courts nationaux, où il devient un joueur redouté et respecté.
Sa disparition est donc une perte immense pour le sport camerounais et africain. Mais son héritage reste vivant à travers les milliers de jeunes qu’il a formés et inspirés. Par ailleurs, son œuvre, bâtie avec passion et détermination, continuera de porter les espoirs d’une nouvelle génération.