Une semaine après la révélation de cette scabreuse affaire, Saint-Désir Atanga est détenu à Mfou, dans la région du Centre. L’évolution de l’affaire s’est révélée aussi terrifiante que son annonce. Une des filles de l’artiste a témoigné du drame qu’elle a vécu aux mains d’un père violent et violeur.
D’abord interpellé par la police et placé à la légion de gendarmerie du Centre à Yaoundé, le musicien camerounais Saint-Désir Atanga a été placé en détention provisoire à la prison principale de Mfou pour de graves accusations d’inceste. Selon le quotidien Cameroun Tribune, Désiré Atanga a été placé sous mandat de dépôt jusqu’au 2 décembre 2025 à la prison de Mfou, sur décision du procureur de la République. Il est accusé d’avoir entretenu des relations incestueuses avec ses enfants, l’une d’elles ayant abouti à la naissance d’un enfant aujourd’hui âgé d’un peu plus d’un mois.
Frappée et violée régulièrement par son père
Dans une interview accordée au quotidien Le Jour, Maryline Alida Atanga N’Gotto, une des filles de l’artiste, âgée de 27 ans, raconte ce qu’elle a vécu.
Elle affirme notamment avoir gardé le silence pendant tout ce temps par « peur du jugement et d’être accusée de complicité comme c’est le cas actuellement ». Elle déclare n’avoir pas eu le choix : « Il était extrêmement violent et menaçait de me tuer si je lui résistais ou si je me confiais. »
Dans l’interview, Maryline décrit une scène violente : le jour où elle jouait avec son fils de 7 ans, « le bourreau » lui aurait murmuré à l’oreille qu’il l’attendait dans la chambre pour « une visite », le mot codé pour parler de relations sexuelles. Ayant refusé, son géniteur l’aurait violentée et traînée dans le débarras, puis l’aurait violée sous les yeux de son enfant. « Malheureusement, ce n’était pas la première fois », insiste-t-elle. Plusieurs autres cas sont racontés dans cette prise de parole, et selon la jeune femme de 27 ans, la situation aurait commencé en 2018, lorsque l’artiste a demandé à ses filles de venir vivre avec lui.
L’élément déclencheur de cette affaire est la plainte déposée par Maryline et sa mère pour agressions sexuelles répétées.
Dans l’interview, Maryline affirme aussi qu’une réunion de famille avait déjà été initiée par sa mère, mais que personne n’avait cru à son histoire.
Elle n’aurait jamais eu d’enfant avec son père, contrairement à ce qui se dit. Son premier fils a 10 ans et le deuxième 8 mois, nés d’une autre relation. En revanche, concernant sa sœur aînée de 31 ans, elle affirme que cette dernière serait « du côté de son père » et ne serait pas surprise si l’enfant annoncé était effectivement celui de Saint-Désir Atanga.
L’accusé est déjà passé aux aveux
Pour rappel, dans un texte diffusé sur les réseaux sociaux, l’homme de 58 ans avoue avoir eu des rapports sexuels avec ses filles, dont l’une, âgée de 31 ans, avec qui il aurait eu un enfant il y a un mois. Il justifie ces actes par une « libération de l’Afrique » et un « rejet des dogmes religieux coloniaux », ainsi qu’une envie de « garder une lignée pur sang africain ». Se proclamant « Christ » et « animiste fondamental », il estime que ses agissements ne sont pas condamnables et qu’il s’agit d’une tentative de déstabilisation, lui qui veut se présenter à la chefferie du groupe d’Ebang et qui a demandé une réouverture de l’enquête sur la mort du chef Betene Anguissa, décédé en 2018.
Pour l’instant, les forces de l’ordre ne se sont pas encore exprimées à ce sujet. Le procureur aurait également ordonné l’arrestation de ses filles Atanga Nga’Ottou et Bebgon, impliquées dans l’affaire
Manu Nkama
