Le réalisateur camerounais tourne son prochain long-métrage dans les rues de Bonabéri à Douala, mobilisant stars confirmées et jeunes talents pour un film annoncé comme le plus ambitieux de sa carrière.
Le marché de Mabanda s’est figé. Caméras, projecteurs, agitation contrôlée : le quartier est devenu un espace de tournage pour Kang Quintus, bien décidé à donner vie à son nouveau film, sobrement intitulé Mabanda. Un projet d’envergure, porté par une équipe technique de haut vol, des acteurs de premier plan et une ambition clairement affichée : hisser le cinéma camerounais à des standards internationaux.
Le cinéaste investit le quartier avec méthode, mobilisant une logistique millimétrée et des ressources humaines locales. Sur sa page Facebook, il ne cache pas son enthousiasme :
« Mabanda est de loin le meilleur film que j’aie jamais tourné !… Ça devient plus effrayant chaque jour ! »
L’équipe technique en dit long sur le niveau d’exigence : Takong Delvis, alias Lens Wizard, est à la caméra ; Tebo Njei signe la lumière ; Chenui Franzel, figure montante de la conception visuelle sur le continent, assure la direction artistique. Kang Quintus, lui, cumule les rôles d’acteur, de producteur et de réalisateur.
Du côté du casting, les noms résonnent : Faith Fidel, jeune actrice multiprimée sur la scène internationale ; Nchini Sylvia Bright, double lauréate des Écrans Noirs ; et plusieurs nouveaux visages du cinéma camerounais, encore peu connus du grand public, mais à qui Mabanda pourrait bien servir de tremplin.
« C’est le meilleur que j’aie jamais tourné. Il sera réel, différent, intense », insiste Kang Quintus.
Neuf jours de tournage ont déjà été réalisés, dans une ambiance à la fois effervescente et sensationnelle.
Kang Quintus : la continuité d’un parcours couronné
Après The Fisherman’s Diary, qui avait révélé Faith Fidel au monde entier, puis NGANÙ, doublement primé au Festival EKO 2024 au Nigeria, Kang Quintus poursuit une ascension exemplaire. Récompensé comme meilleur acteur et meilleur réalisateur à plusieurs reprises, il s’impose comme une figure majeure du cinéma africain contemporain.
Avec Mabanda, il revient à une recette qui a fait sa force : un récit enraciné dans le réel, des personnages puissants, une production rigoureuse et une mise en scène portée par la sincérité. Il en profite aussi pour transmettre, former, valoriser les jeunes talents.
Le film est annoncé comme un véritable roller coaster émotionnel, une fresque humaine tournée à même les rues de Douala. Une œuvre intense qui confirme l’effervescence du cinéma camerounais.
Et cette ambition, Kang Quintus la revendique pleinement. Alors que les scènes s’enchaînent sous le regard curieux des habitants de Mabanda, le cinéaste dévoile le cœur de son intention :
« Derrière les scènes ! Le film #MABANDA arrive comme un ouragan. Nous tournons Hollywood au Cameroun. »
Plus qu’une simple déclaration, une vision. Celle d’un cinéma camerounais qui ne cherche plus à imiter, mais à innover. Qui ne demande plus sa place, mais la construit, scène après scène, rue après rue.
Et si c’est à Mabanda que le rêve commence, il se pourrait bien qu’il aille beaucoup plus loin.
Dans cette dynamique, l’attente monte déjà, portée par l’enthousiasme des cinéphiles et des professionnels du 7ᵉ art, au Cameroun comme ailleurs. Et à en juger par les premières images, une chose semble certaine : Kang Quintus est prêt, une fois de plus, à faire trembler les écrans.
Elsa Daniele Monti