Mise en avant après un reportage de Investir au Cameroun, dans lequel l’entrepreneure parle de son business et de son impact, un appel au boycott lancé par des Afro-Américaines secoue la toile et est prévu à partir de ce 1ᵉʳ août.
Propriétaire d’un salon de coiffure, elle exerce dans ce domaine depuis plus de 15 ans. Dès son arrivée dans le Maryland, elle a commencé peu à peu à se constituer un carnet d’adresses, à travailler pour des particuliers, puis à faire des coiffures à domicile, avant d’ouvrir son premier salon en 2015.
Rendue populaire grâce à une dame venue se coiffer chez elle, qui, en publiant sa vidéo et en vantant le travail de Nadine, a fait des millions de vues, elle a permis à l’entrepreneure camerounaise de gagner en notoriété. Son entreprise a alors explosé.
Il s’agit d’une entreprise ouverte 24 h/24, avec trois salons, plus de 400 tresseuses et 600 clientes par jour. L’espace comprend aussi un coin pour les enfants, un espace pour les femmes, un salon VIP pour plus d’intimité, un restaurant et plusieurs autres services visant à mettre à l’aise les clients.
Depuis la diffusion de ce reportage, de nombreux messages de soutien ont été adressés à la jeune femme et à son équipe. Son esprit entrepreneurial a été salué et apprécié, notamment par d’autres Africains : Camerounais, Ivoiriens, Nigérians. Un parcours inspirant.
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Quelques jours après la vidéo, c’est via le réseau social TikTok que le hashtag #BoycottAfricanBusiness a été lancé par le compte @Shea’s Shelf, faisant partie d’un mouvement porté par une minorité, notamment le groupe FOUNDATION BLACK AMERICANS, qui estime qu’il est injuste d’avoir autant de succès sur une terre « qui n’est pas la tienne » au détriment des Américains nés et ayant grandi sur place.
Ils insistent sur le fait que la priorité doit être donnée aux natifs et que les « étrangers » doivent venir après. Il s’agira donc, à partir de ce 1ᵉʳ août, de boycotter tous les types d’emplois tenus par des Africains, peu importe le domaine.
À l’annonce de ce boycott, un autre mouvement a été lancé pour dire STOP, les arguments mis en avant étant entre autres la couleur de peau, « tous les Noirs doivent se soutenir », mais aussi le fait que ni les Africains ni les Noirs américains ne sont réellement « chez eux » si l’on s’en tient à l’histoire. Les premiers élus noirs sont apparus pendant la période dite de la Reconstruction, juste après la guerre de Sécession.
Une guerre est donc déclarée sur les réseaux sociaux, si bien que Nadine a publié une vidéo pour s’excuser de l’impact négatif perçu après le reportage sur son business. Il ne s’agissait en aucun cas d’un moyen de négliger les travailleurs du quotidien qui peinent à faire du chiffre, et elle a insisté sur le fait que le marché est assez vaste pour que chacun puisse y trouver sa place.
Sur TikTok, pour l’instant, le boycott n’a pas encore été effectif.
Manu Nkama