Le Palais des Congrès de Yaoundé accueillera le 22 août 2025 un spectacle consacré aux dix ans de carrière de Lucky +2. L’artiste y proposera une rétrospective de son travail, accompagnée de collaborations et d’interprétations inédites.
Des débuts discrets à la reconnaissance publique
Originaire de la Lékié, Thierry Séverin Nga Manga, alias Lucky +2, a grandi dans un environnement marqué par l’héritage musical de son père, l’artiste Manga Lucky. Très tôt, il s’initie au chant par de petites interprétations dans les établissements scolaires, avant de se produire à 13 ans lors de l’émission télévisée Délire, où il reprenait les chansons d’artistes variés. Cette expérience, suivie de sa participation au concours Mützig Star, lui donne définitivement goût à la musique.
Pourtant, durant une partie de son parcours, il se définit surtout comme arrangeur. C’est grâce à l’insistance de ses proches , le chantre Louis Etoundi, son ancien manager Armstrong Lombardi et son ami Moustik le Karismatik ,qu’il prend conscience de son potentiel en tant que chanteur. Après un premier projet confidentiel en 2013, il trouve son déclic en 2016 avec l’album Alléluia et le titre J’ai besoin de toi en featuring avec Lab’l, qui le fait connaître du grand public.
Une écriture nourrie de foi et d’expériences personnelles
La carrière de Lucky +2 s’articule autour d’une constante : le gospel, qui représente près de 90 % de son répertoire. Il revendique ce choix dès ses débuts, estimant que ce registre, nourri de son vécu et de celui des autres, apporte espoir et apaisement à un public souvent en quête de repères. « Je chante ce que je ressens et ce que je pense juste pour moi. Ensuite, je transmets cela à ceux qui m’écoutent », confie-t-il lors d’une interview.
Sa musique est également marquée par une hybridation entre rythmes traditionnels (bikutsi, ekang) et sonorités modernes, donnant naissance à une identité singulière. Ses albums comportent chacun des titres à succès, confirmant un ancrage dans l’afro-fusion tout en restant fidèle à sa spiritualité.
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Aujourd’hui âgé de 37 ans, l’artiste peut se prévaloir de plusieurs distinctions : lauréat à plusieurs reprises des Renaissance Music Awards (Meilleur artiste masculin de l’année, Meilleure chanson gospel), il a également été consacré Meilleur artiste gospel aux Canal d’Or 2023. Ces reconnaissances viennent saluer un parcours où persévérance et enracinement spirituel se conjuguent avec créativité et engagement.
Le concert anniversaire du 22 août au Palais des Congrès s’annonce ainsi comme une étape charnière : un retour sur dix années de création, mais aussi une projection vers la suite d’un itinéraire artistique en constante évolution.
Elsa Daniele Monti