Alors que certaines célébrités suscitent débat en exposant ou en cachant leurs nouveau-nés, la pratique de « voir bébé » traille une polémique. Derrière ce geste en apparence banal se cache un véritable rite ancestral, profondément ancré dans les traditions africaines, bien loin du simple effet de mode.
Dans de nombreuses cultures bantoues et autres traditions africaines et même occidentales, lorsqu’un enfant naît, famille, voisins, amis, proches sont invités à venir regarder le nouveau venu, on parle alors de « voir bébé ».
Origine et sens
Depuis la création, cette cérémonie symbolique se pratiquait déjà. De la visite de l’enfant Jésus par les marges jusqu’à nos jours, elle prend de nouvelles formes tant bien spirituelles que mystiques.
Sa fonction est triple :
* Célébrer la vie : féliciter la mère et bénir l’enfant pour une vie longue, en bonne santé et prospère.
* Offrir des présents : vêtements, nourriture, argent, bénédictions ou objets symboliques.
* Présenter l’enfant aux ancêtres : selon certaines traditions, la communauté reconnaît l’enfant et le « remet » spirituellement aux ancêtres pour sa protection.
Lire aussi : Musique : créer le buzz pour promouvoir la sortie d’un projet musical, bonne ou mauvaise idée ?
La célébration…
Généralement entre le 3ème et le 12 ème mois après la venue du bébé, des danses traditionnelles en passant par les chants en langue maternelle, sans oublié le repas; couscous et Kui chez les bangangté, «Zìdēkolóo» chez les Bamena ou bouillon de pommes chez les Yaoundé tout est bien organisé pour célébrer la naissance ou la réincarnation, disent les Bouda. « se sont nos ancêtres qui sont revenus nous donner la joie » expliquent-ils.
Un éloge est alors donné à l’enfant, selon son sexe, son rang, ses parents, le reliant ainsi à ses ancêtres et sa culture. Pseudo généralement attribué aux enfants originaires de l’ouest Cameroun.
Aujourd’hui, même si le geste se modernise avec la baby-shower ( célébration prénatale) son essence traditionnelle de solidarité, d’amour et de transmission culturelle reste intacte.
Japhet Mbakop Tchagha