Il était considéré comme une figure importante de la soul. Michael Eugene Archer, de son vrai nom, est mort des suites d’un cancer. Il avait connu un important succès dans les années 1990-2000 avant de se faire beaucoup plus rare sur la scène musicale. Il a ouvert la voie à de nombreux artistes et s’est éteint à l’âge de 51 ans.
« Après un long et courageux combat contre le cancer, c’est le cœur brisé que nous annonçons que Michael D’Angelo Archer, connu de ses fans à travers le monde sous le nom de D’Angelo, nous a quittés (ce mardi) 14 octobre 2025 », a écrit sa famille dans un communiqué. Plus qu’un artiste musicien D’Angelo était non seulement une icône, mais aussi l’une des figures masculines les plus appréciées de la gente féminine dans les années 90.
De par son physique aguicheur, ses abdos toujours mis en avant, son sourire et son charme, D’Angelo avait réussi à envouter les femmes qui le voyaient comme un idéal masculin, et son côté doux allié à sa voix suave rendaient la chose encore plus intéressante. Sa carrière musicale, il l’avait commencée enfant à l’église et avait progressivement rencontré le succès en 1995 avec son premier album, « Brown Sugar ».
Il mélange alors son talentueux falsetto, caractéristique vocale emblématique de la soul et du R & B des années 1970, aux sonorités analogiques et hip-hop contemporaines. Il posa les fondations du mouvement néo-soul grâce à sa voix crue et expressive, révolutionnant l’approche du R&B contemporain.
Son chef-d’œuvre, « Voodoo », fruit d’une collaboration singulière : le collectif Soulquaters, fondé par D’Angelo lui-même avec le batteur Questlove et le producteur J Dilla, rassemblait de nombreux artistes. Ce n’était pas simplement un album : “c’était un laboratoire où le hip-hop, le jazz, le funk et le soul dialoguaient sans hiérarchie”.
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C’est l’album qui l’a propulsé sur le devant de la scène, notamment le titre Untitled (How Does It Feel), dans le clip il apparaît nu, ce qui avait beaucoup fait pour la notoriété du morceau, et de son chanteur. En 2001, le Grammy Award du meilleur album R&B récompensait cette audace musicale.
Dans les années 2000, D’Angelo se retire progressivement des projecteurs. En décembre 2014, il réapparaissait avec Black Messiah, sous le nom de D’Angelo and the Vanguard, un retour qui confirmait son statut de maître de la néo-soul, décrochant trois Grammy Awards : meilleur album R&B, meilleure chanson R&B pour Really Love et meilleure prestation vocale masculine R&B pour Untitled (How Does It Feel).
Ces dernières années, il s’était fait beaucoup plus rare par la suite, luttant notamment avec des problèmes d’alcool, rapporte le site américain d’informations musicales Pitchfork.
En 2014, il avait fait un grand retour avec Black Messiah, un album qui avait enflammé la critique, ode à la grande histoire de la musique noire américaine, qu’il avait choisi de sortir en plein mouvement Black Lives Matter. Discret et peu à l’aise avec sa notoriété, D’Angelo était apparu en 2016 sur le plateau du Tonight Show pour rendre un vibrant hommage à Prince, après sa mort. Il avait repris Sometimes It Snows.
Sa dernière apparition officielle dans un projet musical remonte à 2024, lorsqu’il avait collaboré avec Jay-Z sur le titre « I Want You Forever », entendu dans The Book of Clarence, un drame biblique du Britannique Jeymes Samuel. Au total, D’Angelo avait reçu quatre Grammy Awards au cours de sa carrière. Le chanteur, pianiste, compositeur et producteur américain a connu un important succès et ses influences continuent encore de se voir aujourd’hui.
Hommage de stars
Depuis l’annonce de sa mort, de nombreuses stars lui rendent hommage sur les réseaux sociaux.
« Tu étais le pionnier de la néo-soul et cela a changé et transformé le rythm’n blues pour toujours », a réagi la star américaine Beyoncé sur son site officiel.
Lauryn Hill, avec qui il avait collaboré, a salué sur Instagram la mémoire d’un artiste qui, « avec son génie, a ému, remué, inspiré et même intimidé » ses pairs.
La maison de disques RCA, sur laquelle il l’avait enregistré, a salué « un visionnaire sans égal, qui savait mêler avec une aisance remarquable les sonorités classiques de la soul, du funk, du gospel, du R & B et du jazz, tout en y insufflant une sensibilité hip-hop ».
« L’écriture, la musicalité et le style vocal inimitable de D’Angelo ont traversé le temps et continueront d’inspirer des générations d’artistes à venir », ajoute la maison de disques.
L’un des pères du disco, le guitariste et producteur Nile Rodgers, lui a rendu un long hommage sur X, racontant la première fois où il avait entendu le musicien jouer chez lui. C’était « parfait », dit-il.
Sur Instagram, Tyler the Creator, deux fois sacré aux Grammy Awards avec le meilleur album rap de l’année, a également publié un long texte racontant l’influence de D’Angelo sur son travail. « Nous sommes très chanceux d’avoir été contemporains de son art. Cet homme a contribué à façonner mon ADN musical. À jamais reconnaissant. » . Son décès continue d’émouvoir la scène musicale internationale qui ne cesse de lui rendre hommage, son parcours et son talent inspireront encore les générations futures.
Manu NKAMA
