Créateur de contenus humoristiques très suivi sur les réseaux sociaux, Mr Seksi a pris la parole hier pour répondre aux rumeurs circulant depuis plusieurs jours sur une possible arrestation le concernant. Figure médiatique engagée dans le débat autour de la présidentielle camerounaise, il dénonce ce qu’il qualifie d’« acharnement » et de tentative d’intimidation.
Depuis le soir de l’élection présidentielle au Cameroun, les réseaux sociaux vibrent au rythme des prises de position politiques. Certains artistes et créateurs de contenus, à l’instar de Mr Seksi, n’ont pas hésité à afficher clairement leurs opinions et leurs soutiens. Mais cette liberté d’expression semble aujourd’hui lui coûter cher.
Tout est parti d’une déclaration publique de Mr Seksi sur ses plateformes, où il affirmait être « recherché depuis 24h ». L’annonce a semé l’inquiétude parmi ses abonnés. Très vite, la tension est montée d’un cran lorsqu’un journaliste camerounais, également très actif sur la toile, a affirmé dans une vidéo que l’artiste allait être « capturé » sous peu.
Une réponse musclée
Dans une vidéo longue de 06 minutes, mêlant ironie, colère et mise au point, le comédien a décidé de répondre frontalement. Sans citer de nom directement. Il évoque un « grand frère » dans les médias, qu’il accuse de propager des informations sensibles sans fondement légal : « Hier je vous ai dit que j’étais recherché depuis 24h mais je ne vous ai pas dit par qui ! J’ai été victime et je suis toujours victime d’acharnement par un grand frère que j’ai toujours respecté pour son travail. »
Il poursuit en mettant en doute la légitimité de ces allégations : « Jusqu’ici je n’ai reçu aucune convocation de qui que ce soit et j’ai été surpris, comme nombreux d’entre vous, de la sortie de ce grand frère qui affirme que je serai capturé et non interpellé ! Est-ce que tu travailles au SED ? À la DRE ? D’où viennent ces informations ? »
L’artiste défend sa liberté d’expression
À travers sa déclaration, Mr Seksi aborde un sujet central : le droit à la liberté d’expression dans un climat politique tendu. Il critique ce qu’il perçoit comme une injustice dans le traitement réservé aux soutiens des partis politiques non majoritaires : « Je n’ai pas le droit de faire la propagande du FSNC mais lui seul a le droit de faire la propagande du RDPC ? »
Il rappelle également avoir appelé à l’apaisement sur les réseaux, notamment après des violences rapportées à Garoua, et se défend d’avoir incité à une quelconque insurrection :
« Voilà donc le gars m’accuse d’être celui qui envoie les jeunes dehors… Il oublie que j’avais fait une sortie pour demander de ne pas sortir. »
Dans un contexte où la parole publique est de plus en plus surveillée, notamment sur les réseaux sociaux, la sortie de Mr Seksi interpelle. Elle soulève des questions sur la place des influenceurs dans le débat politique, la liberté de ton face aux institutions, et le rôle des médias dans la diffusion d’informations sensibles.
Si les accusations à son encontre restent floues à ce jour, cette affaire révèle une chose : le climat post-électoral au Cameroun est sous tension, et les voix qui s’élèvent sont de plus en plus nombreuses à réclamer clarté, équité et respect des libertés fondamentales.
Japhet Mbakop Tchagha
