Au milieu des années 2000, alors que le football africain semblait s’équilibrer entre nations émergentes et puissances réinstallées, une seule équipe allait brusquement rebattre toutes les cartes. Comme une tempête venue du Nil, les Pharaons d’Égypte ont imposé une domination totale, une mainmise absolue qui allait redéfinir l’histoire de la Coupe d’Afrique des Nations. Trois titres consécutifs, un triplé d’or, une épopée qui n’a jamais été égalée.
2006, le rugissement national
En 2006, l’Égypte accueille « sa » CAN dans une atmosphère électrique. Le Caire se transforme en chaudron, la nation retient son souffle. Et dès les premiers matchs, une impression flotte dans l’air : personne n’arrachera ce trophée aux Pharaons. Portée par Aboutrika le magicien, El Hadary l’indestructible et une cohésion rare, l’équipe trace sa route jusqu’en finale. Le duel annoncé contre la Côte d’Ivoire de Drogba ressemble à un choc de titans. Au terme d’une finale suffocante, l’Égypte s’impose aux tirs au but. Le pays explose : le premier acte d’un règne vient de s’écrire.

La domination confirmée : 2008, l’art de gagner
Deux ans plus tard au Ghana, les sceptiques attendent logiquement l’essoufflement. Mais au contraire, les Pharaons jouent encore mieux, encore plus fort, encore plus juste.
Ils retrouvent une fois de plus la Côte d’Ivoire, annoncée comme intouchable. Pourtant, l’Égypte déroule une partition parfaite, une démonstration de précision et de réalisme. Résultat : 4-1. Le symbole est immense. En finale, Aboutrika libère tout un peuple d’un geste soyeux face au Cameroun. Deuxième étoile consécutive. Deuxième leçon tactique au continent.
La consécration suprême : 2010, la signature d’une dynastie
En Angola, la machine égyptienne atteint son apogée. Aucun match perdu, aucun moment de doute, aucune fissure. La finale contre le Ghana, ultra discipliné et audacieux, se joue au mental. Et comme toujours, les grands champions frappent au moment parfait. Gedo plante le but du titre, et l’Égypte s’offre une troisième CAN d’affilée, une performance que ni Pelé, ni Maradona, ni aucune autre nation africaine ou mondiale n’a jamais approché. Une véritable dynastie.
La chute : l’héritage d’un règne inégalé
Lorsque le rideau tombe sur 2010, une vérité s’impose : l’Égypte règne sur l’Afrique comme personne avant elle. Le trio 2006-2008-2010 reste un monument, un héritage que le continent admire encore avec respect. Et même si les années suivantes seront plus difficiles pour les Pharaons, rien n’effacera jamais cette empreinte indélébile : celle d’une équipe qui a transformé chaque match en épopée, chaque finale en œuvre d’art, et chaque CAN en hommage à son peuple. Un règne, un mythe, une domination éternelle.
WILFRIED NGOMSEU







