Dans le cadre de notre page « Retour sur la CAN », replongeons dans l’un des moments les plus intenses de l’histoire du football africain. Le 10 février 2008, au mythique Ohene Djan Stadium d’Accra, le Cameroun affrontait l’Égypte, tenante du titre, pour une finale qui promettait déjà d’entrer dans les annales.
Dès les premières minutes, le ton est donné : le Cameroun refuse de subir. Sous la houlette d’Otto Pfister, les Lions Indomptables avancent en bloc, conquérants. Makoun dicte le tempo, Song sécurise les zones dangereuses, et Samuel Eto’o rôde entre les lignes, prêt à déchirer la défense égyptienne. Le plan est clair : dominer le milieu, étouffer la relance adverse et frapper en contre.

La première alerte survient à la 26ᵉ minute : Eto’o se joue de deux défenseurs avant d’enrouler une frappe qui frôle le poteau d’El-Hadary. Les Pharaons sont sous pression, incapables de développer leur jeu habituel. Quelques minutes plus tard, Geremi délivre un centre millimétré pour Nkong, dont la tête est sauvée sur la ligne. Le Cameroun est supérieur : intensité, précision, maîtrise du ballon, les Lions déploient un football tranchant et ambitieux, et créent les meilleures occasions.
En seconde période, les Lions poursuivent leur domination. Webo et Makoun multiplient les courses, Eto’o accélère dès qu’un espace apparaît, et les Pharaons reculent, incapables de contenir la pression. Le match semble filer vers une fin sous contrôle camerounais jusqu’à la 92ᵉ minute. Une relance approximative, un duel perdu : Zidan intercepte, transmet à Mohamed Aboutrika, qui ajuste Kameni d’un plat du pied imparable. En un instant, le destin bascule, et la finale échappe aux Lions.
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L’Égypte remporte ainsi son sixième titre continental, après avoir déjà battu le Cameroun 4-2 lors de la phase de groupes. Mais cette défaite ne ternit pas la prestation des Lions : le Cameroun quitte Accra la tête haute, ayant livré un football généreux, structuré et audacieux. Les supporters se souviennent d’une équipe qui a osé, qui a créé et qui a tenté jusqu’au dernier souffle.
Cette finale reste gravée dans les mémoires non seulement pour le triomphe des Pharaons, mais aussi pour l’élan, la combativité et le talent des Lions Indomptables, symboles de l’orgueil et de la fierté du football camerounais. Une leçon d’ambition, un match de cœur et de courage qui rappelle que parfois, la grandeur d’une équipe se mesure autant dans la défaite que dans la victoire.
WILFRIED NGOMSEU







