La capitale économique du Cameroun a vibré, du 1er au 4 octobre 2025, au rythme du sifflet et du drapeau. Douala, véritable laboratoire du football africain, a accueilli le stage de formation des arbitres et arbitres assistants FIFA des cuvées 2024 et 2025, organisé par l’Union des Fédérations de Football d’Afrique Centrale (UNIFFAC). Un rendez-vous d’une importance capitale, destiné à redéfinir les standards de l’arbitrage dans la sous-région.
Pendant quatre jours intenses, 16 arbitres et arbitres assistants venus du Cameroun, du Tchad, de la RDC, du Congo, du Gabon et d’autres pays membres, ont suivi une formation de haut niveau animée par des instructeurs FIFA aguerris : Evehe Divine Raphael (Cameroun), Oualdabet Koissoual (Tchad), Bemenga Denis et Mme Lukusa Geneviève (RDC).
Sous un rythme soutenu, les stagiaires ont alterné ateliers théoriques, exercices pratiques sur le terrain, tests physiques et séances vidéo d’analyse. Tout y est passé : Lecture du jeu et placement optimal pour anticiper les actions rapides. Gestion des situations de main et de hors-jeu, deux thématiques au cœur des polémiques actuelles. Mécanique d’arbitrage et synchronisation entre arbitre central et assistants pour une meilleure cohérence décisionnelle.
Sans oublier le développement de la communication et du leadership sur le terrain, essentiels pour maintenir l’autorité tout en apaisant les tensions.
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« Nous travaillons à doter nos arbitres d’une intelligence de jeu supérieure, d’une mobilité exemplaire et d’une cohérence décisionnelle irréprochable », a confié Ahmad Muisse Ngah Noa, Directeur du Développement de l’UNIFFAC. « Ce stage s’inscrit dans une stratégie de professionnalisation durable qui prendra effet dès l’année prochaine. »
Les arbitres eux-mêmes n’ont pas caché leur enthousiasme. Pour Neleko Service, arbitre du Tchad, « ces jours à Douala ont été une bénédiction. Nous avons découvert des instructeurs d’un niveau exceptionnel et des méthodes modernes. Ce genre de formation nous propulse vers un arbitrage plus juste, plus technique et plus respecté. »
Au programme également : le test FIFA de condition physique, redouté mais nécessaire, où vitesse, endurance et explosivité ont été passées au crible. Un passage obligé pour garantir que chaque arbitre puisse suivre le rythme d’un football africain toujours plus rapide et exigeant.
La cérémonie de clôture, présidée par Mefire Abdou Abdel, a mis en lumière la fierté et la promesse d’une nouvelle ère. « Ce que mes jeunes frères vivent aujourd’hui, nous ne l’avons pas eu à notre époque. Qu’ils en tirent le maximum. L’avenir de l’arbitrage en Afrique Centrale se construit ici et maintenant. »
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Désormais, l’UNIFFAC veut aller plus loin : mise en place d’un programme annuel de suivi et d’évaluation des arbitres, certification progressive selon les performances, et intégration des nouvelles technologies (VAR, GPS, analyse vidéo avancée) dans les prochaines sessions.
Avec ce stage, l’UNIFFAC ne forme plus seulement des arbitres, mais de véritables gestionnaires du jeu, des chefs d’orchestre capables de lire chaque tempo du ballon et d’assurer la justice sportive sur tous les terrains de la zone.
Un signal fort, un pas décisif vers un arbitrage africain plus moderne, plus crédible et plus respecté à l’échelle mondiale.
WILFRIED NGOMSEU