Pour marquer ce tournant décisif dans sa carrière, l’artiste présentera un projet d’envergure : une trilogie d’expositions monographiques qui célèbre une décennie de réflexions sur la condition humaine, le corps et les systèmes d’exploitation des ressources.
Manu NKAMA
Ce cycle d’expositions présente une nouvelle phase dans le travail de l’artiste, enrichie d’œuvres monumentales sur toile, de nouvelles sculptures et d’une installation immersive. Sous le commissariat de Christine Eyene, ce projet tisse un dialogue entre deux continents et trois lieux d’exposition, de Douala à Paris.
À partir de ce 17 avril, les amoureux de l’art sont conviés à la galerie Annie Kadji et à l’espace DOUAL’ART pour voir et apprécier le travail du peintre et sculpteur camerounais, qui racontera le parcours de l’artiste marqué par une réflexion constante sur des thématiques complexes. Dans ses premières œuvres, il s’est intéressé au terrorisme, notamment aux violences survenues dans le Septentrion du Cameroun. Par la suite, Jean David Nkot a abordé la migration, en insistant sur les « zones grises », ces espaces invisibles où s’accumulent les violences entre le point de départ et le point d’arrivée.
La célébration de ces dix années de carrière va se dérouler sur quatre jours en juin 2025, à Douala et à Paris. Même si les dates exactes ne sont pas encore connues, à Douala, le programme inclut des expositions, des ateliers créatifs pour enfants et adultes, ainsi que des rencontres avec les étudiants des Beaux-Arts de Foumban.
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« À travers ses œuvres, il traduit les réalités souvent invisibles du quotidien, les difficultés de la vie urbaine, les dérives sociales, les inégalités et les maux qui gangrènent nos sociétés. Ses couleurs, parfois vives, parfois sombres, dessinent des scènes de vie qui ne laissent personne indifférent. Il n’hésite pas à utiliser sa peinture comme un outil de sensibilisation, pour attirer l’attention sur des enjeux cruciaux : l’éducation, la pauvreté, la santé, l’environnement, la place et le rôle de la femme, et bien d’autres. »
Chaque toile est une fenêtre ouverte sur des réalités brutales, mais également un appel à la réflexion collective, à la conscience commune. À travers son regard, il invite le public à prendre conscience de ce qui se passe autour de son environnement, mais aussi à agir pour changer les choses. Le message est clair : l’art ne doit pas seulement être beau, il doit aussi être utile.
Au-delà de ses propres créations, Jean David Nkot est également un enseignant et un mentor. Depuis quelques années, il s’investit pleinement dans la transmission de son savoir et de son expérience aux jeunes artistes en herbe. Il leur transmet non seulement des techniques de peinture, mais aussi l’importance de l’engagement social à travers l’art. Il leur apprend à comprendre que chaque coup de pinceau peut être porteur de sens et de changement.
Ce dixième anniversaire n’est pas seulement une occasion de célébrer le passé, mais aussi de regarder vers l’avenir. Jean David Nkot continue à explorer de nouvelles formes d’expression, à repousser les limites de sa créativité, et à nourrir son art de ses voyages, de ses rencontres et de ses découvertes. L’artiste, loin de se reposer sur ses acquis, reste une force vive, un artiste en perpétuelle évolution.
Ouverture de l’exposition à 18h30
Manu NKAMA