Hier à Marrakech, le Cameroun s’est imposé 3-0 en match amical face à l’Ouganda. Grâce aux premiers buts en sélection de Flavien Boyomo, Florent Batoum et Patrick Soko, les Lions Indomptables de Marc Brys poursuivent leur série d’invincibilité et préparent sereinement leur prochaine sortie contre la Guinée équatoriale. Mais derrière ce succès net, plusieurs zones d’ombre subsistent.
Une victoire… sans véritable contenu
Sur la pelouse de l’annexe 1 du Grand Stade de Marrakech, le Cameroun s’est imposé sans forcer. Il s’agit seulement de la deuxième victoire hors de ses bases pour Marc Brys depuis son arrivée en juin 2024 (la première étant le 1-0 face au Kenya). Deux des trois buts inscrits (Boyomo et Batoum) proviennent d’actions sur coups de pied arrêtés, révélateurs d’une animation offensive encore brouillonne.
Défensivement, le bloc camerounais évoluait en mode médian-bas, abandonnant le pressing haut habituellement prôné. Cette approche a laissé l’Ouganda développer son jeu sans trop de résistance. En attaque, les ailes ont manqué de synchronisation : Mfoumou s’est illustré en première mi-temps, Soko en seconde, mais jamais les deux simultanément.
Au milieu, la triplette Avom – Onana – Atemengue a manqué d’impact. Peu de verticalité, trop de passes latérales ou en retrait : un jeu facilement lisible et contenu par le bloc compact des Cranes ougandais.
Des choix tactiques toujours aussi discutables
La gestion des remplacements par Marc Brys continue de susciter des interrogations. Tous les milieux de terrain disponibles ont été utilisés, sauf Boris Enow, pourtant en pleine forme. En l’absence de Martin Atemengue, blessé, le sélectionneur a préféré aligner James Ndjeungoue, défenseur de formation, en milieu relayeur.
Autre décision étonnante : le repositionnement de Guy Marcelin à droite, alors que Fai Collins, spécialiste du poste, était disponible. La défense s’est ainsi retrouvée avec une charnière Boyomo – Castelletto, manquant de repères sur les transitions rapides.
En seconde période, dans un schéma 4-2-4, Brys a préféré Arthur Avom sur l’aile gauche pour remplacer Mfoumou, blessé, délaissant Ryan Tetego, pourtant plus habitué au poste. Soko s’est retrouvé seul à assumer les percées offensives.
Les nouveaux ont marqué des points
Malgré les critiques tactiques, plusieurs nouveaux appelés ont brillé.
Pour sa première sélection, Mahamadou Nagida a été décisif en délivrant une passe sur coup franc transformée de la tête par Boyomo à la 34e minute. Le latéral gauche du Stade Rennais a impressionné par sa générosité dans l’effort, son apport offensif et sa capacité à jouer dans l’axe. Il apparaît déjà comme une doublure crédible à Nouhou Tolo.
Boris Mfoumou, du club AS Fortuna, a été l’un des joueurs les plus percutants du Cameroun. Pour sa première cape, il a multiplié les débordements, posant de nombreux problèmes à la défense ougandaise. Malheureusement, il est sorti sur blessure à la cheville avant la pause. Vincent Aboubakar l’a remplacé dès la seconde période. Espérons que sa blessure soit sans gravité avant la rencontre cruciale face à la Guinée équatoriale.
Autre satisfaction : Florent Batoum, longtemps discret, a trouvé le chemin des filets sur un corner, portant le score à 2-0. Une première réalisation en sélection qui pourrait lui ouvrir la porte à une nouvelle titularisation lundi prochain.
Enfin, Patrick Soko, souvent cantonné au rôle de remplaçant, a inscrit le troisième but en fin de match, scellant la victoire des Lions.
Une victoire utile, mais perfectible
Avec cette septième victoire sous l’ère Brys, le Cameroun poursuit sa bonne dynamique, mais le contenu du match laisse entrevoir des zones de fragilité tactique et de gestion de groupe. À trois jours du duel régional contre le Nzalang Nacional, les Lions devront hausser leur niveau de jeu, notamment dans la cohérence offensive et la gestion des remplacements, s’ils veulent poursuivre leur montée en puissance dans cette Afrika Week.
ABEl LONGA