Le Cameroun et la RD Congo se connaissent par cœur. Leur histoire commune dans les éliminatoires de la Coupe du monde s’étend sur plus d’un demi-siècle, marquée par des affrontements âpres, des rebondissements inattendus et des générations entières de talents africains. Ce jeudi 13 novembre à Rabat, les Lions Indomptables et les Léopards écriront le 10ᵉ chapitre de cette rivalité continentale, avec en ligne de mire une place pour la finale des barrages du Mondial 2026.
Tout commence le 4 février 1973, lors des qualifications pour le Mondial 1974. À Yaoundé, les Lions s’inclinent 0-1 face au Zaïre, avant de réagir trois semaines plus tard à Kinshasa sur le même score. Mais au match d’appui, les Léopards prennent le dessus 2-0, s’ouvrant la route du mondial allemand celui qui verra le Zaïre devenir la première nation d’Afrique noire à participer à une Coupe du monde.

Neuf ans plus tard, lors des éliminatoires du Mondial 1982, les deux sélections se retrouvent. Le Zaïre s’impose 1-0 à domicile, mais le Cameroun répond avec autorité au retour : 6-1 au Stade Ahmadou Ahidjo, une démonstration technique portée par un collectif en pleine ascension. Ce succès lancera une génération dorée emmenée vers son premier Mondial en Espagne.
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Le face-à-face se poursuivra dans les années 1990, lors des qualifications pour USA 94. Les Lions s’imposent 2-1 le 10 janvier 1993, avant de concéder un nul vierge au retour, scellant une nouvelle fois leur supériorité régionale. Dix ans plus tard, le destin remet les deux formations sur le même chemin. Entre juin 2012 et juin 2013, le Cameroun domine à Yaoundé (1-0) avant de résister à Kinshasa (0-0), s’ouvrant la voie des tours suivants.

Bilan avant le duel de Rabat : 4 victoires pour le Cameroun, 2 matchs nuls, 3 défaites. Des chiffres qui témoignent d’un léger avantage camerounais, mais aussi d’un rapport de force souvent équilibré, où chaque duel s’est joué sur les détails : rigueur tactique, maîtrise des transitions et efficacité dans les zones de vérité.
Ce jeudi, les hommes de Marc Brys aborderont cette confrontation avec prudence et détermination. Face à une RDC athlétique, compacte et explosive en contre, Vincent Aboubakar, André Onana et leurs partenaires devront miser sur la densité du bloc, la justesse dans la relance et l’impact dans les couloirs.
Plus qu’un simple match de barrage, ce Cameroun–RDC sonne comme un nouvel épisode d’une rivalité enracinée dans la mémoire du football africain. Et sur la pelouse de Rabat, ce sera bien plus qu’une qualification en jeu : une bataille d’héritage, d’honneur et de continuité dans la quête du rêve mondial.
WILFRIED NGOMSEU







