À quelques jours du coup d’envoi de la CAN 2025 au Maroc, le Cameroun s’avance vers une phase de groupes qui s’apparente à un véritable test de résistance. Logés dans un Groupe F volcanique aux côtés de la Côte d’Ivoire, du Gabon et du Mozambique, les Lions Indomptables doivent composer avec une équation délicate : une poule dense en talents et une sélection remaniée, privée de plusieurs cadres non convoqués par le nouveau sélectionneur David Pagou.
Un groupe F qui respire la haute intensité
Dans cette poule, aucun match n’est neutre, aucune équipe n’est négligeable. Chaque adversaire possède une identité tactique affirmée, des individualités fortes et une dynamique capable de bousculer les plans de n’importe quelle nation africaine.
24 décembre : Gabon Cameroun, un derby sous tension
Le premier choc des Lions tombe d’entrée : le Gabon, une équipe en pleine reconstruction mais portée par des armes offensives reconnues sur le continent.
Denis Bouanga (LAFC) : accélération, prise de profondeur, percussion dans les half-spaces.
Pierre-Emerick Aubameyang (Marseille) : lecture du jeu, appels diagonaux, finition clinique.
Alex Moucketou (Aris Limassol) : densité au milieu, volume de jeu, impact sur la transition.
Le Cameroun devra gérer la verticalité gabonaise et résister à la mobilité d’un Bouanga capable d’éliminer sur une touche. Un match où la gestion des distances défensives sera déterminante.
28 décembre : Côte d’Ivoire Cameroun, le choc des champions contre un géant blessé
Quatre jours plus tard, place à la Côte d’Ivoire, championne en titre et forte d’un effectif regorgeant d’automatismes et de puissance athlétique.
Emmanuel Agbadou (Wolverhampton) : robustesse défensive, relances propres.
Willy Boly (Nottingham Forest) : leadership, maîtrise des duels, domination aérienne.
Amad Diallo (Manchester United) : créativité, jeu intérieur, explosivité dans les 1v1.
Yann Diomandé (RB Leipzig) : intensité, pressing haut, percussion.

Face aux Éléphants, David Pagou devra proposer une animation compacte, avec un pressing par séquences et une organisation capable d’absorber la densité ivoirienne entre les lignes. Un match qui peut déjà conditionner l’avenir du Cameroun dans la compétition.
31 décembre : Mozambique Cameroun, le match piège par excellence
Le dernier rendez-vous de la phase de groupes n’a rien d’un simple baroud d’honneur.
Le Mozambique, souvent sous-estimé, s’appuie sur une génération ambitieuse :
Geny Catamo (Sporting Portugal) : dribbleur, créatif, aimanté par les zones entre les lignes.
Stanley Ratifo (Chemie Leipzig) : attaquant robuste, point de fixation, jeu dos au but.

Une équipe qui joue sans complexe, avec beaucoup de transitions et un pressing très agressif. Le Cameroun devra éviter la faute de concentration comme face au Cap-Vert lors des éliminatoires de la Coupe du monde.
Un Cameroun affaibli mais pas résigné
Malgré l’absence de la majorité de ses cadres écartés par Pagou, le Cameroun dispose encore de munitions intéressantes et de profils complémentaires.
Dany Namasso : volume de courses, travail dos au jeu, capacité à attaquer l’espace.
Carlos Baleba : puissance au milieu, relance verticale, couverture des transitions.
Mohamadou Nagida : latéral dynamique, projection rapide, travail sur la largeur.
Avom : percussion sur les ailes, créativité, capacité à provoquer.

Un effectif rajeuni, plus frais, mais qui devra apprendre vite, très vite. Sans les tauliers habituels, l’identité de jeu des Lions reste encore floue, et la cohésion devra se construire dans l’urgence.
La CAN ne pardonne pas mais elle révèle
Dans un groupe aussi relevé, chaque erreur coûte cher et chaque détail peut changer un destin. Pour David Pagou et ses hommes, cette CAN 2025 sera plus qu’un tournoi :
ce sera un laboratoire, une épreuve, un révélateur.
Soit les Lions renaissent.
Soit ils s’éteignent trop tôt.
Mais une certitude demeure :
Le Cameroun n’a jamais reculé devant les montagnes. Il les gravira encore.
WILFRIED NGOMSEU







