La 35e édition de la Coupe d’Afrique des Nations démarre le 21 décembre prochain au Maroc. Le pays hôte, le Sénégal et la Côte d’Ivoire font logiquement partie des favoris, ainsi que d’autres nations qui ont su l’acquérir au fil des mois. Explications.

MAROC
Le pays hôte de la compétition, porté par une génération brillante, expérimentée et soudée, a dominé sa campagne de qualification avec six victoires en autant de matchs, 26 buts marqués et 2 encaissés. Une preuve de rigueur défensive et de maîtrise collective, laissant entrevoir une équipe prête à rivaliser avec toutes les grandes nations africaines. Malgré sa blessure, Achraf Hakimi reste l’épine dorsale du Maroc. À 27 ans, le latéral droit du PSG combine vitesse, créativité et leadership. Sa capacité à dicter le rythme et à générer des déséquilibres est précieuse, surtout dans une équipe qui mise sur l’équilibre entre stabilité défensive et projection offensive. Lors de la CAN 2023, le Maroc a été éliminé à la surprise générale en huitième de finale par l’Afrique du Sud. Les Lions de l’Atlas évolueront dans le groupe A avec le Mali, la Zambie, la Tanzanie et les Comores.
SÉNÉGAL
Le Sénégal a brillé lors de la campagne de qualifications, maîtrisée de bout en bout. Ces matchs ont rappelé que le champion d’Afrique 2021 en titre n’a rien perdu de sa rigueur : premier de son groupe, dix buts inscrits, un seul encaissé, et une impression d’autorité rarement contestée. Après son sacre au Cameroun en 2022, les Lions de la Teranga s’étaient présentés il y a un an en Côte d’Ivoire avec de solides ambitions. Mais ils s’étaient heurtés au pays hôte, vainqueur en 8e de finale aux tirs au but après un score de 1-1 au bout des 120 minutes.
Au niveau des individualités, la sélection a entamé depuis plusieurs mois un renouvellement progressif ; cependant, la figure centrale reste Sadio Mané. À 33 ans, l’attaquant conserve un rôle de leader technique et mental. Son influence dépasse largement les statistiques : il incarne la stabilité, la confiance et l’expérience dans les moments à haute tension. Autour de Mané, le sélectionneur Pape Thiaw s’appuie sur une génération plus jeune, portée par des joueurs comme Nicolas Jackson, Iliman Ndiaye ou Lamine Camara. Un mélange d’énergie nouvelle et de cadres installés qui donne au Sénégal une identité plus imprévisible qu’en 2021, mais peut-être plus dangereuse encore. Les Lions de la Teranga seront logés dans le groupe D avec la RD Congo, le Bénin et le Botswana. Une poule piégeuse, mais largement à la portée d’un candidat au titre.
CÔTE D’IVOIRE
Champions d’Afrique à domicile en 2024 après un parcours héroïque, les Éléphants abordent cette CAN avec un statut de tenants du titre. De quoi leur octroyer directement une étiquette de favori logique dans une compétition qu’ils ont remportée à trois reprises, dont deux fois sur les cinq précédentes éditions. Lors des éliminatoires, la Côte d’Ivoire a terminé deuxième dans le money-time, dépassée par la Zambie. Par ailleurs, elle n’a pas rassuré malgré ses quatre victoires puisqu’elle a enregistré deux défaites. Avec un mélange d’expérience et de jeunesse, l’effectif des Éléphants, privé de Pépé et Adingra, sera emmené en attaque par Sébastien Haller, au milieu par le capitaine Franck Kessié et en défense par Evan Ndicka. Le triple champion d’Afrique va évoluer dans le groupe F en compagnie du Cameroun, du Gabon et du Mozambique.
ÉGYPTE
Qui a dit qu’un Pharaon qui a perdu son sceptre n’en est plus un ? La sélection égyptienne arrive chez le voisin avec un statut naturel de favori : sept fois champions d’Afrique, les Pharaons ne sont jamais loin du sacre. La nation africaine la plus titrée rêve d’un huitième titre pour effacer la désillusion de la finale perdue en 2022 contre le Sénégal, et surtout sa sortie prématurée en huitièmes de finale en Côte d’Ivoire.
Peu spectaculaires mais redoutablement efficaces, les Pharaons restent fidèles à leur réputation de compétiteurs et s’appuieront sur le trio Marmoush – Mostafa – Salah, capable de faire mal à n’importe quelle défense du continent. Sous la direction de Hossam Hassan, l’Égypte joue plus vite, plus vertical, tout en gardant sa discipline tactique légendaire et son identité de jeu portée par les joueurs évoluant localement. L’Égypte cherche sa première étoile depuis 2010 et devra composer dans le groupe B avec l’Afrique du Sud, l’Angola et le Zimbabwe.
ALGÉRIE
L’heure du rachat a sonné pour les Fennecs. Éliminée consécutivement dès le premier tour des deux dernières CAN, l’Algérie a vécu un double drame national après son sacre en 2019. Djamel Belmadi parti, Vladimir Petkovic est arrivé en février 2024, et l’Algérie est repartie de plus belle avec un bilan élogieux en qualifications : cinq victoires et un nul en six rencontres, seize buts marqués et deux encaissés. Les signes d’une sélection qui a retrouvé progressivement de la solidité et de la discipline sans toutefois perdre son identité d’équipe joueuse.
La première réussite du coach Petkovic est d’avoir effacé progressivement la génération championne de 2019 afin de laisser place à une nouvelle énergie incarnée par Farès Chaïbi, Houssem Aouar, Rayan Aït Nouri et Mohammed Amoura. L’ossature reste talentueuse, accompagnée d’expérience représentée par le capitaine Riyad Mahrez, mais le défi sera mental : retrouver le caractère et la cohésion qui ont fait la force de l’équipe en Égypte il y a six ans. Les Fennecs ont hérité du groupe E avec leurs vieux démons, la Guinée équatoriale et le Burkina Faso, ainsi que le petit poucet et voisin soudanais.
ABEL LONGA







