Le parfum des grands rendez-vous flotte déjà dans l’air. Douze ans après leur première opposition, Lionnes Indomptables et Fennecs se retrouvent à nouveau face à face pour une double confrontation au sommet. Deux matches, deux dates cruciales le 23 octobre à Oran et le 28 octobre à Douala qui décideront de l’avenir du Cameroun dans la course à la CAN Féminine Maroc 2026, et peut-être, à plus long terme, de sa place à la Coupe du Monde 2027 au Brésil.
Une rivalité chargée d’histoire
En onze confrontations, le bilan penche clairement du côté camerounais : 5 victoires, 4 nuls et 2 défaites face à une Algérie souvent accrocheuse. Les trois derniers duels ont d’ailleurs tourné à l’avantage des Camerounaises, avec des succès nets (4-0, 3-0 et 1-0) qui témoignent de la solidité du groupe de cette grande nation. Mais dans le football, les statistiques ne marquent pas de buts, et les Fennecs l’ont bien compris.
Oran, premier acte d’un duel décisif
C’est dans l’ambiance bouillante du stade Miloud Hadefi d’Oran que se jouera le premier round. Les Algériennes, réputées pour leur jeu compact et leur agressivité sur les duels, tenteront d’étouffer les Camerounaises dès l’entame. Les protégées de Farid Benstiti misent sur la vivacité de leurs ailières et la densité de leur bloc médian pour surprendre une défense camerounaise parfois vulnérable sur les transitions rapides.
Face à cela, Gabrielle Aboudi Onguéné, véritable métronome du jeu offensif camerounais, aura la lourde tâche d’apporter de la verticalité et de créer des brèches. Son entente avec Nchout Njoya Ajara, toujours redoutable en zone de vérité, pourrait bien faire la différence.
Le retour à Douala : un test d’autorité
Cinq jours plus tard, le stade de la Réunification de Bepanda promet de vibrer sous les chants d’un public acquis à la cause des Lionnes. Là, il ne s’agira plus de calculer, mais d’imposer un rythme, un style, une suprématie. Les Lionnes, privées de la dernière CAN, savent que la qualification n’est pas qu’un objectif sportif : c’est une question d’honneur national et de statut continental.
Lire aussi : Cameroun–Algérie : la route du Maroc 2026 passe par le cœur des Lionnes Indomptables
Jean-Baptiste Bisseck devra trouver le juste équilibre entre maîtrise tactique et intensité physique, tout en s’appuyant sur la solidité du duo Monique Ngock–Achta Njoya en charnière et sur la percussion de Falonne Meffometou dans les couloirs. Les transitions rapides, la qualité du pressing et la gestion des temps faibles seront les clés d’un match retour où l’expérience devra parler.
Un enjeu bien au-delà de la CAN
Plus qu’un simple ticket pour le Maroc, cette double confrontation représente un virage stratégique dans le projet de relance du football féminin camerounais. En cas de qualification, les Lionnes se rapprocheraient d’une participation à la Coupe du Monde 2027, objectif phare d’une génération en quête de rédemption après des années d’instabilité.
L’heure des grandes Lionnes
Tout est en place pour un défi électrique, où chaque duel, chaque ballon joué, chaque cri du public donnera du ton. Le Cameroun n’a pas le droit à l’erreur. Les Lionnes indomptables doivent rugir à nouveau, rappeler leur rang, et prouver qu’elles demeurent une forteresse du football féminin africain.
Le rendez-vous est pris : Oran pour l’amorce, Douala pour l’apothéose. Le Cameroun joue plus qu’une qualification il joue sa renaissance.
WILFRIED NGOMSEU