Quand la CAF a acté l’élargissement de la CAN à 24 nations, elle a imposé une nouvelle ère : celle des grandes infrastructures, des enceintes capables d’absorber des foules immenses et de porter la scène africaine vers un standard mondial. Le Maroc, fidèle à sa réputation de bâtisseur visionnaire, n’a pas tremblé. Mieux encore : il a répondu avec panache.
Neuf stades. Six villes. Neuf bijoux architecturaux conçus pour accueillir la CAN 2025 mais surtout pour écrire les premières lignes de la Coupe du monde 2030, que le Royaume organisera avec l’Espagne et le Portugal. Une stratégie : bâtir des cathédrales du football où chaque tribune raconte une histoire.

RABAT, LE NOUVEAU CŒUR BATTANT DU FOOTBALL MAROCAIN
Stade Moulay-Abdellah – 68 700 places
Il était un symbole vieillissant. Il est devenu un colosse moderne. Reconstruit intégralement sur les ruines de l’ancienne enceinte de 1983, le nouveau Moulay-Abdellah est la pièce maîtresse du dispositif marocain. Une architecture massive, des anneaux lumineux, une acoustique pensée pour amplifier les chants : c’est ici que les Lions de l’Atlas joueront leur phase de groupes. C’est là aussi que tombera le rideau final de la CAN 2025. Un stade d’élite mondiale, déjà calibré pour 2030.
Stade Al-Barid – 18 000 places
Sorti de terre en 2024, Al-Barid est un concentré de modernité. Fuselé, fonctionnel, entièrement pensé pour l’expérience spectateur, il accueille quatre rencontres et s’impose comme le nouveau terrain de jeu de l’Union de Touarga. Un investissement de 140 millions d’euros pour offrir un écrin flambant neuf à Rabat.
Stade Moulay-Hassan – 22 000 places
Dans le quartier populaire d’El Youssoufa, ce stade flambant neuf est une réussite architecturale : lignes sobres, gradins très inclinés, ambiance garantie. L’Algérie y jouera tous ses matchs du premier tour. Un 16e de finale y est prévu dans une atmosphère qui promet d’être volcanique.
Stade olympique Moulay-Abdellah – 21 000 places
Annexe du géant voisin, ce stade compact a été façonné pour le haut niveau. Inauguré lors du Meeting Mohammed-VI, il présente une pelouse homologuée World Athletics et des tribunes rapprochées, idéales pour les matchs à haute intensité. Il abritera trois rencontres du premier tour.

CASABLANCA, LA MACHINE À ÉMOTIONS
Stade Mohammed-V – 45 000 places
Mythique, bouillant, unique. Le “Don” reste une forteresse chargée d’histoire. Modernisé à plusieurs reprises, l’antre du Wydad et du Raja accueille neuf matchs de la CAN dans une ambiance connue pour figurer parmi les plus torrides au monde. Son avenir s’écrit toutefois ailleurs : la Coupe du monde 2030 se jouera dans le futur stade Hassan-II, 115 000 places, en construction à Benslimane. Une autre dimension.
TANGER, L’ARÈNE DES GRANDES AFFICHES
Stade Ibn-Batouta – 75 000 places
Le géant du Nord. Monumental, ouvert sur l’horizon, rénové à deux reprises pour atteindre les standards FIFA, il est le plus grand stade du Royaume. Il a déjà vibré au rythme de confrontations de prestige : l’Argentine, le Brésil, la Coupe du monde des clubs. Six matchs de la CAN s’y tiendront, prélude à un rôle majeur en 2030.
AGADIR, L’ADN INTERNATIONAL
Stade Adrar – 45 000 places
Inauguré en 2013, stade de l’Hassania Agadir, il possède une âme particulière : celle d’un lieu habitué au très haut niveau. Uruguay, Pays-Bas, Côte d’Ivoire, Mondial des Clubs… il a vu défiler les grandes nations et les grandes compétitions. Sept matchs de la CAN y sont programmés, avant une rénovation lourde pour le Mondial.
MARRAKECH, L’ÉCRIN ROUGE
Stade de Marrakech – 45 000 places
Un des stades les plus élégants du pays, régulièrement utilisé par les Lions de l’Atlas. Lignes parfaitement symétriques, visibilité exceptionnelle : il accueillera huit rencontres, dont celles du champion en titre, la Côte d’Ivoire.
Après la CAN, il passera à 54 000 places pour entrer dans le cercle des stades du Mondial 2030.
FÈS, LE STADE AUX LIGNES MODERNES
Stade de Fès – 45 000 places
Inauguré en 2007, récemment rénové, c’est l’un des plus harmonieux du Royaume. Lieu d’accueil du Maghreb de Fès, il a reçu sa nouvelle pelouse lors d’un Maroc–Tunisie en 2025. Quatre rencontres sont prévues pendant la CAN, puis une évolution structurelle pour répondre aux normes mondiales.
UNE CAN TRANSFORMÉE EN VITRINE MONDIALE
Avec ces neuf stades, le Maroc propose bien plus qu’une organisation : il livre un manifeste. Un manifeste de modernité, de vision, d’engagement stratégique.
Chaque enceinte est une pièce du puzzle 2030, et la CAN 2025 n’est rien d’autre que la répétition générale d’une ambition colossale : installer le Royaume parmi les nations phares de l’architecture sportive et faire de l’Afrique un centre névralgique du football mondial.
WILFRIED NGOMSEU







