Bamboutos de Mbouda s’est retiré du championnat MTN Élite One depuis ce lundi. Le club s’inscrit dans la même dynamique que Djiko FC, coutumier du fait en Élite Two, qui avait jeté l’éponge il y a une semaine. Un nouveau rebondissement qui fait couler beaucoup d’encre dans la presse camerounaise.
Abel Longa
C’est une décision inattendue qui a secoué le football professionnel camerounais. Le lundi 14 avril 2025, dans un communiqué officiel, Bamboutos de Mbouda a annoncé son retrait du championnat MTN Élite One pour la saison 2024/2025. Dans cette déclaration, l’administration du club, représentant de la région de l’Ouest, a formulé plusieurs griefs à l’encontre de la Fédération camerounaise de football.
Parmi les plaintes, figurent notamment le non-paiement de certaines primes : celle du vainqueur de la Supercoupe du Cameroun 2022/2023 estimée à 50 millions FCFA, la prime de vice-champion du Cameroun 2023 à hauteur de 25 millions FCFA, et la prime de 15 millions FCFA en tant que finaliste malheureux de la Coupe du Cameroun 2022. À cela s’ajoute l’absence de rétrocession des quotes-parts de sponsoring.
Sur le plan sportif, Bamboutos dénonce une « cabale » orchestrée contre le club, dans laquelle les officiels influenceraient les résultats en leur défaveur, impactant directement leur classement. Ce sont ces éléments qui ont conduit le board administratif des Mangwa Boys à annoncer leur retrait.
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Bamboutos suit ainsi les pas de Djiko FC de Bandjoun, qui s’était également retiré du championnat après une décision arbitrale contestée lors du match Djiko-FAP. À cette occasion, le président Feutcheu avait ordonné à ses joueurs et encadreurs de quitter la pelouse, avant de lancer une déclaration virulente à l’encontre du président de la Fecafoot, Samuel Eto’o : « Je reviendrai dans le football quand Eto’o ne sera plus président de la Fédération. »
Ces décisions ont enflammé les médias et suscité de nombreuses réactions au sein de l’opinion. La première interrogation porte sur l’impact d’un tel retrait sur les championnats en cours.
Casimir Wandhzi, journaliste à RSI et expert du football local, analyse : « Bamboutos est un club communautaire, tandis que Djiko est un club privé. L’impact n’est donc pas le même. Bamboutos est et reste le club le plus supporté du championnat. Mais la maison des Mangwa Boys est divisée : les supporters dénoncent une direction qui s’est accaparée le club. Pour Djiko FC, on est davantage dans un règlement de comptes, voire un chantage envers la fédération, en lien avec une relégation jugée injuste lors de la saison 2022/2023. Sportivement, le club est aussi mal embarqué pour le maintien cette saison. On peut donc comprendre, dans une certaine mesure, la décision de Feutcheu. »
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De son côté, Mirabeau Mahop, journaliste sport à Canal 2 International, estime : « Dans le cas de Bamboutos, c’est un ras-le-bol. L’équipe est en train de couler sportivement. Ce retrait est un cri d’alerte adressé aux élites communautaires et à la fédération, qui leur doit effectivement de l’argent. Mais je pense que Bamboutos sera bien présent dans les stades ce week-end. »
Ce mardi 15 avril, malgré la décision de retrait, le vice-champion du Cameroun édition 2023 s’est entraîné au Camp BBR de Douala. Toutefois, selon nos sources, aucune autre séance d’entraînement n’est prévue cette semaine, en attendant un éventuel retour sur décision.
Côté Djiko, la décision de retrait a été actée ce week-end. Le club ne s’est pas présenté à son match et a donc perdu par forfait.
Abel Longa