La 11e édition de la Champions League Africaine de la Zone 4 de la CAVB s’est refermée au complexe sportif de Japoma ce dimanche 30 novembre sur une impression de déjà-vu mais un déjà-vu de très haut niveau. Comme un script écrit à l’encre de la domination, Litto chez les dames et le Port Autonome de Douala (PAD) chez les messieurs ont conservé leurs couronnes, confirmant la suprématie camerounaise dans la sous-région.
Litto dames : une maîtrise tactique au mental d’acier
En finale féminine, Litto a signé une victoire nette (3-0) face à leurs compatriotes de Nyong et Kelle, mais le score ne raconte pas tout : derrière cette apparente démonstration, le match a été parsemé de renversements spectaculaires et de séquences sous haute tension.

Le premier set donne le ton : Litto déroule, impose son side-out, verrouille la réception et s’envole 25-8. Nyong et Kelle semble acculée, en difficulté sur la transition et le block.
Mais la suite change radicalement de décor.
Avec un service plus agressif, une meilleure qualité de relance et un jeu plus vertical sur les ailes, Nyong et Kelle surprend en prenant jusqu’à six points d’avance (21-15 dans le deuxième set, 20-15 dans le troisième). Le match bascule alors dans une bataille mentale.
C’est là que Litto révèle son ADN de championne :
– réajustements rapides au block,
– variations intelligentes au passe,
– scoring clutch dans le money-time,
– et surtout une sérénité à toute épreuve.
À deux reprises, elles renversent la vapeur et remportent les sets 25-22, prouvant que l’expérience de la gestion des moments chauds fait la différence. Nyong et Kelle aura montré des éclairs de talent, mais ses fragilités dans la stabilité émotionnelle lui coûtent cher. Résultat : Litto conserve sa couronne féminine en Zone 4.
PAD messieurs : l’autorité du champion, la démonstration du collectif
La finale masculine offrait un derby attendu entre deux formations de Douala : Litto et le Port Autonome de Douala, tenants du titre. Beaucoup imaginaient une opposition serrée, mais PAD, drapé dans son expérience, a livré une prestation clinique.
Score final : 3-0 (25-15, 25-20, 25-16).
Le PAD a dominé tous les compartiments du jeu :
block compact et agressif,
première main stable,
transition éclaire,
attaque terminale efficace,
et un tempo imposé du début à la fin.
Malgré la fougue et l’explosivité de Litto, l’expérience internationale du PAD et sa rigueur tactique ont dicté le rythme. Ce titre consacre une fois de plus une équipe dont l’ossature maîtrise les grands rendez-vous comme personne en Zone 4.
Les autres podiums : le VC Espoir brille, SCL domine chez les vétérans
Dans la petite finale masculine, VC Espoir (RDC) a pris une éclatante revanche sur Service National, qui l’avait battu en phase de groupes. Victoire maîtrisée : 3-0, avec un fond de jeu plus propre et un block mieux synchronisé.
Chez les vétérans, SCL s’est imposé 2-0 (25-20, 25-15), profitant d’une meilleure cohésion et d’une gestion optimale du rythme.

Un tournoi moteur pour le volleyball d’Afrique centrale
Au-delà des résultats, cette 11e édition a une nouvelle fois démontré l’importance stratégique de la Champions League Africaine Cavb Zone 4 pour le développement du volleyball en Afrique centrale :
Plateforme d’exposition pour les jeunes talents ;
Standardisation du niveau technique dans la sous-région ;
Renforcement des compétitions interclubs ;
Montée en qualité des encadreurs et arbitres ;
Valorisation des infrastructures, avec Japoma comme référence continentale.
La double victoire camerounaise, déjà observée en 2024 à Brazzaville, confirme un leadership régional, mais surtout une dynamique positive pour toute la Zone 4, où les niveaux se resserrent et les clubs progressent.
Rendez-vous en République démocratique du Congo pour la 12e édition
Le rideau tombe sur Douala, et déjà les regards se tournent vers la prochaine édition, prévue l’an prochain en République Démocratique du Congo. Les champions camerounais tenteront d’y signer un troisième sacre consécutif, tandis que leurs rivaux affûtent déjà leurs ambitions.
WILFRIED NGOMSEU






