Le débat sur les conditions de rémunération des acteurs dans le cinéma camerounais est plus vif que jamais. Plusieurs témoignages dénoncent les pratiques de certains producteurs, accusés de ne rémunérer leurs acteurs que par de la visibilité, sans tenir compte de leur travail acharné et de leur investissement personnel.
Elsa Danièle Monti
Fingon Tralala : les témoignages de plus en plus alarmants attirent-ils l’attention sur ses pratiques ?
Les accusations à l’encontre de Serge Tchami, plus connu sous le nom de Fingon Tralala, se multiplient, mettant en lumière des pratiques qui, selon plusieurs internautes, suscitent de plus en plus de questions et de doutes.
Massa Yacob, l’un de ses anciens collaborateurs, s’était exprimé sur le sujet, affirmant que Fingon Tralala, bien qu’offrant une grande visibilité à ses comédiens, ne libère pas les talents qu’il encadre. Selon lui, l’exposition médiatique ne s’accompagne pas d’un épanouissement financier, et les artistes se retrouvent souvent à devoir jongler avec leurs propres ressources.
Un autre témoignage, celui de Sandra Nelly, corrobore cette idée, en soulignant l’absence de rémunération équitable de ses prestations après des années de collaboration. Ma’a Chris, comédienne bien connue de l’écurie de Fingon, a quant à elle mis en lumière la réalité de ces promesses non tenues : « Les fameux terrains et voitures qu’il aurait offerts à ses comédiens, c’était juste pour faire le buzz. En réalité, il n’a rien donné. »
Ces accusations font écho à la frustration croissante parmi les acteurs camerounais, souvent réduits à se battre pour leur juste place dans une industrie qui peine à garantir des conditions de travail décentes.
Des producteurs à la hauteur des attentes
Cependant, tous les producteurs camerounais ne sont pas critiqués. Ebenezer Kepombia, alias Mitoumba, est unanimement salué pour son respect envers ses acteurs. Rachel Nkontieu, actrice reconnue, l’a qualifié de « seul producteur qui paie bien ses artistes », une opinion largement partagée par ceux ayant travaillé avec lui.
Syndy Emade et Nkanya Nkwai (ou Nkang Quintus, selon le nom exact) sont également des figures respectées, saluées pour la manière professionnelle dont ils traitent leurs équipes. Constance Ejuma, actrice camerounaise basée aux États-Unis, a d’ailleurs salué le professionnalisme de ces deux producteurs, les qualifiant de producteurs fiables et respectables. Pour elle, leur engagement envers leurs collaborateurs est un modèle à suivre dans le secteur du cinéma camerounais.
Quant à Manolap, il avait affirmé lors d’une émission télévisée qu’il rémunère correctement ses acteurs. Mais sans confirmations publiques de ces derniers, il est encore difficile de mesurer l’ampleur de son engagement.
Blanche Bilongo : une opinion tranchée
Actrice et vice-présidente de la Société civile des arts audiovisuels et photographiques (SCAAP), Blanche Bilongo veut, à travers son expérience et sa structure, démontrer que l’industrie cinématographique camerounaise peut évoluer en offrant de véritables opportunités à ses acteurs.
Pour elle, ce combat ne se limite pas à une simple question de cachet, mais bien à une réforme globale du secteur, afin de garantir aux artistes une reconnaissance à la hauteur de leur talent. Elle considère qu’il est essentiel de repenser le modèle actuel pour permettre à l’industrie de se développer tout en respectant les droits et le bien-être des acteurs.
Elsa Danièle Monti
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