La deuxième journée du Salon International de l’Audiovisuel du Cameroun (SINAC) 2025 a été marquée par une conférence enrichissante autour du thème “Formation et révolution numérique : enjeux et défis”.
Elsa Daniele Monti
Dans une ère où la transformation numérique bouleverse tous les secteurs, il était urgent de questionner l’adéquation entre les formations existantes et les compétences réellement attendues sur le marché du travail.
Le numérique aujourd’hui ne se limite pas à l’usage d’un ordinateur. Il englobe un ensemble d’outils, de supports et de pratiques qui redéfinissent les métiers, notamment dans l’audiovisuel. Ce rappel important a ouvert la conférence, posant les bases d’une réflexion essentielle : la compétence devient rapidement obsolète si elle n’est pas régulièrement renouvelée. Dans un contexte d’évolution constante, la formation continue est devenue la règle, non l’exception.
Pour les jeunes désireux de s’orienter vers les métiers de l’audiovisuel, le constat est clair : l’accès direct aux opportunités internationales reste limité. Cette difficulté est en partie liée à une formation encore trop théorique, qui peine à intégrer suffisamment de pratique et d’expérience concrète.
Rendre la formation plus opérationnelle
L’un des enjeux soulevés lors de la conférence est de rendre la formation plus fonctionnelle afin qu’elle devienne un véritable levier d’insertion professionnelle et de rayonnement international. Il ne s’agit plus uniquement d’accumuler des connaissances théoriques, mais de développer des compétences pratiques et opérationnelles, capables de répondre aux exigences du marché, tant local qu’international.
Face à une concurrence mondiale de plus en plus rude, il est essentiel de former des jeunes capables de s’intégrer rapidement dans les circuits professionnels. Cela passe par une révision profonde des méthodes d’enseignement et par une meilleure articulation entre théorie et pratique.
Exploiter efficacement le numérique dans la formation
Autre grand défi soulevé : l’utilisation efficace du numérique pour former les professionnels de demain. Aujourd’hui, il est impossible de penser la formation sans y intégrer le numérique. Cela impose d’adapter les contenus pédagogiques, de diversifier les outils d’apprentissage, mais aussi d’anticiper l’évolution rapide des technologies.
Malheureusement, de nombreuses universités camerounaises continuent de privilégier la théorie, laissant aux étudiants la lourde tâche de s’auto-former aux outils numériques, souvent sans encadrement suffisant. À cela s’ajoutent les coûts élevés des équipements et des formations spécialisées, limitant l’accès à un enseignement de qualité pour une majorité de jeunes.
Face à ces défis, la conférence a lancé un appel vibrant : former autrement pour exister demain. Le numérique est une opportunité sans précédent, mais il exige une transformation profonde et courageuse de nos systèmes éducatifs. La révolution est en marche ; il appartient désormais aux acteurs de la formation de la mener avec audace et innovation.
Elsa Daniele Monti
