Faire des petites choses avec grandeur : tel est l’esprit qui anime LesMbindisConcerts, un concept qui met à l’honneur des performances musicales intimistes dans une ambiance raffinée. Pour en savoir plus sur cette initiative en pleine ascension, SCN est allé à la rencontre de son promoteur, qui nous dévoile l’origine du projet, sa vision et ses perspectives d’avenir.
1. LesMbindisConcerts, c’est quoi exactement ? Et que représente ce nom dans le contexte du concept ?
LesMbindisConcerts est un concept culturel né du désir de mettre en lumière nos artistes, ceux qu’on oublie trop vite et ceux qu’on célèbre déjà, dans un format plus intime, vrai, humain. C’est un moment de partage, de musique, de vécu. Le mot “Mbindis”, dans notre jargon, signifie à la fois quartier, petit, ou ce qui est modeste. Et justement, l’une de mes phrases préférées, c’est : « Faire de petites choses avec grandeur. »
Ce concert, c’est donc la grandeur dans la simplicité. Célébrer la musique live, rendre hommage à des carrières, et réunir les gens autour d’une vraie expérience artistique. On veut casser les formats classiques d’événements en créant un espace libre, chaleureux et vivant.
2. Quel a été le déclic à l’origine de ce projet ?
Tout a commencé avec notre émission ADSMAG, qu’on produit. Elle avait pour habitude de recevoir des artistes en studio, en radio, avec souvent des performances en live. Un jour, on s’est dit : « Mais en fait, c’est déjà un petit concert, ça ! » Et si on pouvait créer quelque chose autour de cette énergie-là ? C’est là que l’idée de LesMbindisConcerts a germé.
Et je dois le dire : Sandrine Nnanga a été l’une des premières à nous encourager à le faire, à croire en cette vision. À partir de là, on s’est dit que ce projet avait une vraie valeur artistique et humaine.
3. Comment se fait le choix des artistes invités à chaque édition ? Y a-t-il des critères particuliers ?
Oui, il y a des choix qui ne sont pas laissés au hasard. On veut des artistes qui ont une présence live, une profondeur d’âme, et une véritable envie de communion avec le public. Ce n’est pas juste venir chanter ses titres, c’est venir raconter quelque chose, faire vivre une émotion.
On a aussi cette volonté de célébrer ceux qu’on oublie, les figures marquantes de notre patrimoine musical, tout en mettant en avant les talents actuels. Chaque édition est donc pensée comme un équilibre entre mémoire et avenir, toujours avec ce souci d’authenticité et de vérité scénique.
4. Quelle est la cible principale de LesMbindisConcerts ?
Notre cible est multiple, mais au centre, on vise les amoureux de la musique vraie. Ceux qui cherchent plus qu’un spectacle : une expérience, un moment où l’artistique et l’humain se croisent.
On parle ici d’un public curieux, sensible à la culture, à l’histoire, à l’émotion. Des jeunes, des moins jeunes, des professionnels, des passionnés, des nostalgiques aussi. Bref, tous ceux qui aiment la musique vivante, bien jouée, bien chantée, avec du sens.
5. Quel budget moyen faut-il prévoir pour organiser un événement de ce type ?
Ce type d’événement demande un vrai investissement. Entre la logistique, la technique, les cachets des artistes, la communication, la sécurité, la scénographie, ou encore le catering, le budget peut très vite grimper.
Mais nous faisons tout pour garder un modèle raisonnable et accessible. La qualité est notre priorité, mais toujours dans une dynamique de sobriété et d’efficacité. C’est aussi ça, l’esprit des Mbindis : faire beaucoup avec peu, mais avec exigence.
6. Quelles sont les perspectives à venir pour le concept ?
Oui, il y a clairement une volonté de faire évoluer le concept, mais on veut d’abord rester local. Le premier objectif, c’est de continuer à faire vivre LesMbindisConcerts à Douala, dans différents quartiers, avec différentes ambiances.
Ensuite, aller à Yaoundé, explorer d’autres zones comme l’Ouest, là où il y a des trésors culturels. Et quand ce socle sera solide, on franchira les frontières : Côte d’Ivoire, Sénégal, et même Paris, où il y a une vraie demande pour ce type de formats qui valorisent la scène live et l’authenticité africaine.
Enfin, le développement digital est en cours de réflexion : captations live, formats courts, capsules exclusives… L’idée, c’est de permettre à tous ceux qui ne peuvent pas être présents de vivre l’expérience Mbindis autrement, à travers l’écran, mais toujours avec le cœur.
Elsa Daniele Monti