Le 23 juin marque la Journée internationale des veuves, une initiative des Nations Unies pour rappeler au monde les épreuves invisibles que traversent des millions de femmes après la perte de leur conjoint : pauvreté, isolement, stigmatisation. Autant de réalités auxquelles elles font face dans le silence. Au Cameroun, cette journée prend une résonance particulière cette année.
Placée sous le thème « Amplifier la voix des veuves pour la paix et le développement : une responsabilité pour les familles et les communautés », la 15ᵉ édition de cette journée veut briser le silence, valoriser les parcours de résilience et interpeller les consciences collectives sur le rôle crucial que peuvent jouer les veuves dans le tissu social et économique. Ce thème met en lumière la nécessité d’intégrer les veuves dans les dynamiques de paix locale et de développement, tout en rappelant que leur accompagnement ne relève pas uniquement de l’État, mais aussi des familles et des communautés elles-mêmes.
En prélude à cette célébration, Madame le Ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille, Marie-Thérèse Abena Ondoa, s’est rendue ce dimanche 22 juin 2025 à la paroisse Saint‑Joseph d’Oveng, dans l’arrondissement de Mbankomo (région du Centre). En effet, elle y a assisté à une messe commémorative organisée par l’association Sainte-Anne, en présence de nombreuses veuves venues des départements du Mfoundi, de la Mefou-et-Akono et de la Mefou-et-Afamba. Ce moment de recueillement, empreint de spiritualité et de solidarité, a été l’occasion de rappeler l’engagement de l’État aux côtés de ces femmes souvent oubliées, mais pourtant indispensables à la cohésion sociale.
Lire aussi : Sortie musicale : Killamel rend hommage à Ndumbé Lobé Bell dans son nouvel EP
Au-delà du symbole religieux, plusieurs activités concrètes sont prévues à travers le pays dans le cadre de cette célébration :
-
Des formations pour favoriser l’autonomisation économique des veuves ;
-
Des causeries éducatives sur leurs droits, pour les aider à se défendre face aux discriminations coutumières ou aux abus successoraux ;
-
Des espaces d’écoute et de témoignages, pour restaurer l’estime de soi et favoriser la reconstruction personnelle.
Dans un contexte où les traditions peuvent parfois marginaliser la femme après la perte de son époux, cette journée devient une tribune de justice sociale et de reconnaissance. Elle rappelle que les veuves ne doivent plus être perçues comme des figures de tristesse ou de repli, mais comme des actrices à part entière du changement, de la paix et du progrès.
À travers ce temps fort, le Cameroun renforce son engagement envers une société plus juste, plus humaine et plus inclusive, où chaque voix compte, y compris celle des veuves.
Elsa Daniele Monti