Chaque 28 mai, la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle appelle à briser les tabous, dénoncer les inégalités de genre et garantir à toutes un accès digne aux produits et à l’information.
Au Cameroun, l’édition 2025 a mobilisé l’UNICEF, WLFD et leurs partenaires à Abong-Mbang et Mounda pour sensibiliser et soutenir les jeunes filles, en particulier les plus vulnérables.
Des jeux FENASCO à une révolution menstruelle : la voix des filles s’élève
À Abong-Mbang, le stand de l’UNICEF installé au cœur des Jeux FENASCO 2025 est devenu un carrefour de sensibilisation et d’expression. Dans une ambiance dynamique portée par les animations, les danses et les échanges, les jeunes filles venues des dix régions du Cameroun ont été invitées à rejoindre le Girl’s Movement, un mouvement de liberté, de confiance et d’empowerment. Aux côtés des ambassadrices AGAB, l’UNICEF a diffusé un message clair : “une fille informée est une fille libre”.
Les interventions ont couvert des thématiques essentielles : la connaissance du corps féminin, la gestion du cycle menstruel, la lutte contre les préjugés et la promotion d’un environnement scolaire inclusif et respectueux. En outre, la parole des filles a été libérée, dans un espace sécurisant où honte et silence ont laissé place à la fierté et à la connaissance. Car en parler, c’est déjà changer les choses.
À Mounda, un geste concret pour 40 orphelines : éduquer, soutenir, équiper
Le 24 mai dernier, en prélude à la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle, l’Association WLFD, en collaboration avec l’APPV, a organisé une activité de sensibilisation à l’orphelinat de la Fondation de Mounda, dans l’Extrême-Nord du Cameroun. Quarante jeunes filles âgées de 14 à 15 ans ont bénéficié d’une session éducative sur la gestion des menstruations, les bonnes pratiques d’hygiène intime et les moyens d’apaiser les douleurs liées aux règles.
En effet, au-delà de l’éducation, ce sont des kits de serviettes hygiéniques qui ont été remis aux participantes un geste vital dans un contexte où les produits menstruels restent inaccessibles à de nombreuses filles.
Ce type d’initiative vient répondre à une urgence bien réelle : selon une étude de Plan International (2023), une femme sur quatre dans le monde n’a pas accès aux produits nécessaires pendant ses règles. Un manque d’accès qui perpétue des inégalités, engendre des déscolarisations, et met en péril la santé et la dignité de millions de jeunes filles.
En Afrique subsaharienne, une fille sur dix manque l’école pendant ses menstruations, soit 20 % de son temps scolaire annuel. En effet, pour Marina Ogier de CARE France, le tabou autour des règles est “la discrimination sexiste la plus répandue dans le monde”, avec des conséquences dramatiques : honte, exclusion, pauvreté menstruelle et violences invisibles.
Elsa Daniele Monti