Le 5 juin dernier, Mboko God a enflammé la toile en dévoilant le visuel de son prochain concert géant prévu en 2025 au Paposy. Aucune date officielle pour l’instant, mais l’annonce suscite déjà de nombreuses réactions : faut-il saluer ce retour ou redouter un flop ?
C’était en 2019 que Jovi montait pour la dernière fois sur une grande scène, au Palais des Sports de Yaoundé, aux côtés de la star nigériane Tekno. Depuis, silence radio sur les performances live. Pourtant, le parcours du rappeur impose le respect.
De son vrai nom Ndukong Godlove Nfor, Jovi est né le 24 octobre 1983 à Douala. Rappeur, auteur-compositeur, producteur, ingénieur du son et entrepreneur, il incarne l’archétype de l’artiste complet. Après un honours degree en économie et gestion, il choisit de suivre sa passion musicale et se forme en ingénierie du son. Une formation qui deviendra la pierre angulaire de son style unique.
Pionnier du rap en pidgin anglais, il a su effacer les frontières linguistiques en fusionnant pidgin, français et anglais dans des textes profonds, souvent marqués par des commentaires sociaux percutants. En effet, cofondateur de Mumak, puis de New Bell Music, Jovi est aussi le père du mouvement Mboko, une fusion audacieuse entre hip-hop, trap, makossa, bikutsi et essewé.
Son premier album, H.I.V (Humanity Is Vanishing), sorti en 2012, marque les esprits avec un son novateur et des influences africaines assumées. Les projets s’enchaînent : Kankwe Vol. 1, Mboko God, 16 Wives, God Don Kam, WLK D TLK… Chaque opus vient nourrir une discographie dense, respectée par les critiques et adulée par les fans.
En outre, sous le pseudonyme Le Monstre, il produit lui-même ses morceaux et ceux de nombreux artistes comme Reniss, Tilla, Shey ou encore Pascal. Il a même coécrit et coproduit Shine the Light pour Akon en 2016.
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Mais Jovi, c’est aussi une fanbase redoutable : la MBOKOGANG, l’une des plus engagées du pays. Et si certains estiment qu’il est « un peu dépassé », d’autres, à l’instar du journaliste culturel Manfred Essomé, y voient un tournant crucial :
« C’est un gros défi. Ce concert nous dira vraiment qui est le king du game. Tout dépendra de la stratégie de communication, du choix des artistes invités et de l’organisation. »
Car il faut l’avouer, si ses shows sont salués pour leur énergie, des ratés techniques ont parfois nui à l’expérience, comme ce fut le cas lors du concert avec Tekno.
Quoi qu’il en soit, le retour de Jovi est un moment fort pour la scène musicale camerounaise. Par ailleurs, ce concert pourrait bien marquer le début d’une nouvelle ère, avec à la clé un projet inédit ,EP ou album,pour reconquérir le game.
La rédaction de SCN reste à l’affût. Les dates officielles seront bientôt connues. Une chose est sûre : le compte à rebours est lancé.
Manu NKAMA