Décédée dans la nuit du 9 au 10 mai 2025, Koyo Kouoh avait été nommée en 2024 commissaire de la 61e Biennale de Venise , une première pour une femme africaine. Elle devait occuper ce poste en avril 2026.
Manu Nkama
Née en 1967, Koyo Kouoh a marqué la scène artistique internationale par son engagement en faveur de la création contemporaine africaine.
Avec sa famille, elle s’installe à Zurich alors qu’elle n’a que treize ans. Elle y poursuit ses études, encouragée par ses parents qui l’invitent à suivre une formation en économie.
Elle travaille un temps dans le secteur bancaire avant d’entrer dans le domaine culturel, se consacrant d’abord à la littérature et au cinéma.
De 1998 à 2002, elle coordonne le programme culturel de l’Institut de Gorée. À partir de 2001, elle est co-commissaire des Rencontres africaines de la photographie de Bamako.
En 2003, elle collabore à la Biennale de Dakar. En 2010, elle intervient à Bruxelles comme co-commissaire de l’exposition Géo-graphics, et elle est commissaire associée du Salon Urbain de Douala (SUD), un festival d’art au Cameroun.
Par ailleurs, en 2011 elle fonde RAW Material Company, un centre d’art à Dakar, à la fois lieu d’exposition et espace de débats. Elle est également commissaire de la 1:54 Contemporary African Art Fair, à Londres.
En février 2012, elle se voit confier, par le ministère sénégalais de la Culture et l’Union européenne, une réforme en profondeur de la Biennale de Dakar, tout en poursuivant son travail de promotion de l’art africain.
En 2015, Koyo Kouoh figure parmi les 10 Africains qui comptent dans l’art contemporain.
Suisso-camerounaise, elle était fière d’incarner un continent africain conscient de sa créativité.
À la tête du Zeitz MOCAA depuis 2019, elle en a fait un lieu incontournable, révélant les talents du continent et de sa diaspora. Son approche visionnaire, mêlant réflexion politique et esthétique, lui avait valu d’être choisie pour piloter la prochaine édition de la prestigieuse Biennale de Venise.
En février 2025, elle était la commissaire de l’exposition inédite “When We See Us” au Bozar, le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. L’exposition explorait la peinture figurative africaine à travers plus de 150 œuvres réalisées par une centaine d’artistes de toutes générations et origines.
L’annonce de son décès a été faite par le Zeitz MOCAA via les réseaux sociaux, dans un message poignant rendant hommage à cette grande femme d’art.
Les dates officielles de ses obsèques n’ont pas encore été communiquées.
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