La diversité culinaire au Cameroun : une richesse partagée et un facteur d'unité

La diversité culinaire au Cameroun : une richesse partagée et un facteur d’unité


Le Cameroun, souvent qualifié d’« Afrique en miniature », se distingue non seulement par la diversité de ses paysages et de ses peuples, mais aussi par la richesse exceptionnelle de sa gastronomie. Autrefois attachées à leurs terroirs respectifs, les spécialités culinaires camerounaises ont aujourd’hui dépassé les frontières régionales pour s’imposer comme un patrimoine commun, créant ainsi un lien fort entre les différentes communautés du pays.

La diversité culinaire au Cameroun : une richesse partagée et un facteur d'unité

Elsa Daniele Monti

Il fut un temps où chaque région camerounaise se caractérisait par des plats bien spécifiques. Le ndolé était l’apanage des Bassas et des Doualas du Littoral, le koki celui des peuples de l’Ouest et du Nord-Ouest, tandis que le taro et sa sauce jaune étaient incontournables chez les Tikar et les peuples du Nord-Ouest. Aujourd’hui, cette segmentation appartient au passé.

Les Bamiléké, autrefois étrangers au ndolé, en sont devenus de véritables experts, le préparant avec autant de soin que les peuples du Littoral. De même, le eru, longtemps considéré comme un plat anglophone, se retrouve aujourd’hui sur toutes les tables, savouré avec autant d’enthousiasme par les Ewondos, les Bamouns et même les peuples du Grand-Nord. Quant au taro, il séduit de plus en plus les habitants des régions diverses , qui l’intègrent à leur alimentation avec fierté.

La cuisine comme vecteur de cohésion sociale.

Cette ouverture culinaire traduit une dynamique bien plus profonde : celle du brassage culturel et du renforcement de l’unité nationale. Lorsque l’on découvre et adopte un plat venu d’une autre région, on fait plus qu’élargir son palais gustatif ; on s’ouvre à une autre culture, à d’autres traditions et, par extension, à d’autres compatriotes. La table devient alors un espace de partage et de convivialité, où les identités régionales se mêlent harmonieusement.

La diversité culinaire au Cameroun : une richesse partagée et un facteur d'unité

Dans les marchés, les restaurants et les foyers, il n’est pas rare de voir des Camerounais échanger des recettes venues d’ailleurs, témoignant ainsi de leur curiosité et de leur attachement à cette diversité culinaire. Les mariages interethniques et les brassages familiaux favorisent également la transmission de ces mets au sein des foyers, assurant ainsi leur pérennité et leur intégration dans le patrimoine commun.

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Une gastronomie au service de l’unité nationale.

Dans un pays où la diversité ethnique et linguistique est souvent perçue comme un défi, la gastronomie camerounaise offre un exemple inspirant d’unité. À travers la cuisine, les Camerounais découvrent qu’ils partagent bien plus qu’un territoire : ils partagent des goûts, des saveurs et des traditions qui les rapprochent bien au-delà des appartenances régionales. En savourant un bon plat de kondrè à l’Ouest, un ndolé à Yaoundé ou un beignet-haricot-bouillie dans l’Extrême-Nord, chaque Camerounais participe, à sa manière, à la construction d’un patrimoine national commun.

Ainsi, au-delà de sa simple fonction nourricière, la cuisine camerounaise est une véritable passerelle entre les peuples, un facteur de cohésion sociale qui rappelle que, malgré nos différences, nous avons tous une table où nous asseoir et partager ensemble un moment de plaisir et d’unité.

Elsa Daniele Monti

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