C’est un scénario que personne n’avait imaginé : les Lionnes Indomptables du Cameroun quittent Oran la tête basse, battues 2 buts à 1 par les Fennecs d’Algérie. Un revers douloureux, marqué par un enchaînement d’erreurs défensives et surtout, par des choix tactiques qui laissent perplexe.
Dès l’entame, on a pourtant cru à un match maîtrisé. Les Camerounaises imposent le tempo, Nchout Njoya Ajara allume la première mèche sur coup franc dès la 2e minute. Mais derrière cette belle entrée, un déséquilibre tactique se dessine déjà : un milieu de terrain livré à lui-même, une défense trop haute, une gardienne sans effort et un manque de communication criant dans l’axe.

À la 23e minute, le coup franc algérien vient sanctionner cette fébrilité collective : placement approximatif, marquage aléatoire, et 1-0 pour les Fennecs. Dix minutes plus tard, le même scénario se répète. Même faute, même hésitation, même sanction. Et comme si cela ne suffisait pas, Claudia Dabda écope d’un rouge direct sur une faute d’appréciation.

Jean-Baptiste Bisseck, impassible sur sa ligne, tarde à réagir. Aucune réorganisation, aucun réajustement immédiat. Résultat : des Lionnes amputées d’une joueuse, coupées en deux, et totalement déstructurées.
La seconde période aurait pu être celle de la révolte, mais elle devient celle des regrets. Les entrées tardives, n’apportent pas le souffle espéré. Les changements de Bisseck, loin d’impacter le jeu, accentuent le manque de liant offensif. Ajara, capitaine du jour, se bat seule sur le front de l’attaque, tandis que le collectif peine à trouver des relais efficaces. Les Algériennes, plus disciplinées, jouent avec le chrono et ferment les espaces.

Et puis, dans les arrêts de jeu, un sursaut : un penalty transformé avec sang-froid par Ajara. 2-1, score final. Un but précieux à l’extérieur, certes, mais qui ne masque pas les carences du soir : fébrilité défensive, manque d’animation, et surtout, coaching sans relief.
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À Douala, dans cinq jours plus précisément mardi, les Lionnes devront rugir autrement. Il ne s’agira plus seulement de gagner, mais de prouver que le Cameroun a encore une âme collective. Car pour espérer rallier le Maroc en 2026, il faudra plus qu’une Ajara inspirée : il faudra un plan, une équipe, et un vrai capitaine sur le banc.
WILFRIED NGOMSEU







