Le Cameroun a clôturé hier sa trêve internationale par un match nul 1-1 contre la Guinée équatoriale. Une tournée marocaine marquée par la découverte de nouveaux profils, les coups d’essai tactiques de Marc Brys et les statuts des joueurs qui se dessinent en sélection.
Toujours pas de 6 sur 6 pour le Cameroun
Depuis l’arrivée de Marc Brys, les Lions Indomptables n’ont aligné deux victoires dans la même période qu’à une seule reprise : c’était en octobre 2024, lors de la double confrontation face au Kenya (4-1 et 0-1). Preuve encore hier, où le Cameroun a été tenu en échec par la Guinée équatoriale et n’est pas parvenu à confirmer le beau succès 3-0 sur l’Ouganda.
Cependant, le bilan de Marc Brys s’étend à douze rencontres sans la moindre défaite, sûrement un des meilleurs départs pour un entraîneur des Lions Indomptables.
Une pointe à deux sans complémentarité
Le schéma en 4-2-4 a été utilisé pendant plus de cent minutes sur les deux rencontres. Le problème, dans cette configuration, c’est que Florent Batoum et Vincent Aboubakar sont des joueurs de fixation, là où la logique voudrait une association avec un numéro 9 qui participe à la construction du jeu. Conséquence : un Florent Batoum perdu dans ce rôle inédit, et un Vincent Aboubakar trop individualiste sur la plupart des actions offensives.
Les cordes de l’arc de Brys se multiplient
Avant cette trêve, le sélectionneur des Lions Indomptables tournait avec une quinzaine de joueurs. Aujourd’hui, après ces deux matchs amicaux, le technicien possède plusieurs options sous la main à presque chaque poste.
À l’instant : Aboubakar Nagida sur le flanc gauche de la défense, un des seuls à avoir disputé l’entièreté des deux rencontres pour une première convocation, tout en donnant satisfaction.
Appelé de dernière minute, Jean Émile Onana a également joué toutes les minutes de cette trêve et a brillé par son activité et son leadership sur le terrain. Le numéro 17 a su profiter de l’occasion.
Buteur et passeur décisif sur cette semaine de trêve, Patrick Soko a enfin démontré ses qualités au public camerounais, en proie aux doutes sur ses sélections en équipe nationale. Virevoltant et incisif, le dossard 20 a montré qu’il peut être une doublure sur le flanc droit de l’habituel Mbeumo, même si le sociétaire de Huesca est aussi capable d’évoluer à gauche.
On peut ajouter à ce groupe Arthur Avom, une autre alternative dans l’entrejeu.
Les premiers indésirables de la tanière
Au sortir de cette dizaine de jours de rassemblement, un des constats implacables est que Marc Brys a, dans son effectif, ses hommes forts, ses joueurs de rotation et des éléments convoqués mais pas utilisés, notamment sur cette période amicale.
C’est le cas de Boris Enow, qu’on attendait comme première alternative en l’absence de Baleba. Malheureusement, aucune minute pour le sociétaire de DC United, unique membre du compartiment non utilisé. Pourtant, Enow a été régulièrement appelé par Marc Brys et buteur sur sa seule apparition sur le terrain face au Kenya.
On peut aussi inclure le cas de Fai Collins : un jour apte mais pas aligné, un autre jour indisponible. Par ailleurs, le champion d’Afrique 2017 donne les arguments à son sélectionneur de ne pas lui accorder un certain crédit pour jouer au moins quelques minutes et faire valoir son potentiel.
La grande interrogation après cette deuxième pause internationale de l’année : ces joueurs au statut d’indésirables seront-ils encore dans la liste de Marc Brys lors des prochaines échéances plus importantes des Lions Indomptables ?
ABEL LONGA