Le Cameroun s’est incliné dans la finale du groupe D hier mardi, 1-0 contre le Cap-Vert. Un premier revers dans ces éliminatoires qui traîne de lourdes conséquences dans la route vers le Mondial 2026.
Après s’être livré pendant plusieurs mois à un duel à distance, le Cap-Vert et le Cameroun s’affrontaient ce mardi à Praia pour le compte de la huitième journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 qui aura lieu aux États-Unis, au Canada et au Mexique. Au final, les Lions Indomptables ont été battus 1-0 grâce à l’unique réalisation cap-verdienne de Dailon Livramento. Au lendemain de cette débâcle, qu’est-ce qu’on retient de cette prestation du Cameroun ?
Le chemin vers l’Amérique du Nord s’éloigne
Le Cameroun reste deuxième à quatre points derrière le Cap-Vert mais ne figure malheureusement pas parmi les quatre meilleurs dauphins de ces éliminatoires zone Afrique. Pire encore, les Lions Indomptables disputent maintenant la place de dauphin du groupe D avec la Libye revenue à une unité derrière. Pour les 9ᵉ et 10ᵉ journées prévues au mois d’octobre, Marc Brys et les siens devront impérativement gagner contre l’Île Maurice (extérieur) et l’Angola (domicile) tout en espérant un double faux pas du Cap-Vert qui jouera en Libye avant de terminer face à l’Eswatini. Un scénario difficilement envisageable mais un fait pend au nez : les Lions n’ont plus leur destin en main.
Marc Brys plus que jamais limité tactiquement
Titulaire indiscutable sur pratiquement tous les matchs depuis l’arrivée de Brys, Michael Ngadeu a été laissé sur le banc hier au profit d’Enzo Boyomo qui a formé la paire avec Wooh. Problème : les deux ont clairement manqué de complicité, preuve palpable sur le but encaissé.
Marc Brys n’a jamais su réajuster l’animation offensive de son équipe, bien trop amorphe pour bouger un adversaire cap-verdien discipliné (2 tirs cadrés pendant 90 minutes), certainement à cause du scénario en deuxième période, car le technicien belge n’avait jamais couru derrière le score depuis son arrivée il y a plus d’un an. On l’a clairement senti en panne d’idées. Du coup, l’ex-entraîneur de Saint-Trond donne aujourd’hui l’image d’une sélection camerounaise à deux visages : séduisante et conquérante à domicile, mais dépassée et fébrile à l’extérieur.
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Le sélectionneur a consterné tout le peuple camerounais par ses remplacements, à l’image d’un attaquant expérimenté et en confiance comme Choupo-Moting laissé sur le banc alors qu’il fallait égaliser. Au même moment, Jean-Charles Castelletto remplace numériquement Christopher Wooh : un changement défensif à 1-0.
Des cadres qui flanchent dans le momentum
Beaucoup de joueurs phares de la sélection camerounaise sont sur la pente déclinante depuis plusieurs mois, et malheureusement n’ont pas répondu présents dans ce moment crucial. Un Christopher Wooh qui accumule les moments de fébrilité, Nouhou Tolo qui ne progresse pas dans son jeu offensif, un Martin Hongla effacé quand le niveau s’élève, et Vincent Aboubakar dont l’âge pèse au rythme des matchs. Ces cadres, à l’image du collectif camerounais, ne rassurent pas à trois mois de la Coupe d’Afrique des Nations au Maroc, où les Lions Indomptables auront fort à faire avec la Côte d’Ivoire, le Gabon et le Mozambique. C’est peut-être ce qui reste à Marc Brys et à l’équipe nationale du Cameroun.
ABEL LONGA