Elle fait vibrer les écrans, captive les regards et transmet l’émotion avec une justesse rare. Charismatique, caméléon, Lucie Memba Boss incarne depuis plus d’une décennie l’une des figures emblématiques du cinéma camerounais. À chaque rôle, elle impose sa présence, entre intensité dramatique et maîtrise artistique. Retour sur le parcours d’une actrice qui ne cesse de marquer les esprits.
Née à Dschang et élevée à Bafoussam, Lucie Memba Boss débute sa carrière dans l’univers du mannequinat en décrochant le titre de Miss Ouest en 1992. Mais très vite, c’est vers les planches du théâtre que son cœur penche. Après un baccalauréat en philosophie, elle s’installe à Douala, déterminée à tracer sa voie. C’est là qu’elle intègre le monde du travail, dans le département marketing d’une multinationale, tout en caressant le rêve du grand écran.
Sa carrière d’actrice débute véritablement grâce au réalisateur Ousmane Stéphane, qui lui offre son premier rôle principal dans Témoin à séduire en 1999. Elle fait alors ses armes dans un paysage cinématographique encore balbutiant, mais ne tarde pas à s’y imposer. Dès 2008, elle enchaîne les rôles dans des productions francophones et anglophones, naviguant avec aisance entre les genres.
Récompenses, collaborations et conquête du continent
C’est avec Le Blanc d’Eyenga 2 de Thierry Ntamack que le grand public la découvre vraiment. La consécration arrive en 2013, lorsqu’elle reçoit le CMMA de la meilleure actrice francophone. Cette même année, elle joue aux côtés de Thomas Ngijol dans Fast Life, confirmant sa stature internationale. En 2014, elle fait sensation dans W.A.K.A de Françoise Ellong, et tourne dans Pink Poison et Far aux côtés de stars nigérianes comme Jim Iyke et Dakore Egbuson-Akande.
Mais Lucie Memba Boss ne se limite pas au jeu d’actrice. En 2014, elle fonde LMB Prod, sa propre maison de production. Avec Paradis, La Patrie d’abord ou encore Ntah’napi, elle prouve qu’elle sait aussi raconter des histoires fortes derrière la caméra. Ntah’napi remporte d’ailleurs deux prix majeurs au Festival Écrans Noirs. En 2020, elle produit et joue dans Char des Dieux, une œuvre saluée à Bangui où elle remporte le prix de la meilleure interprétation féminine en 2021. L’actrice enchaîne également avec Prédiction de Salem Kedy, qu’elle coproduit.
Aujourd’hui, elle est devenue un visage familier dans les productions d’Ébenezer Kepombia, notamment dans les séries populaires Madame… Monsieur et La Bataille des chéries. Et très prochainement, elle prêtera ses traits à un personnage fort dans Révélations scandaleuses, la nouvelle série du célèbre producteur.
Par ailleurs, Lucie Memba Boss est en tête d’affiche du CAMIFF 2026, aux côtés du célèbre acteur nigérian Ramsey Nouah et d’une intelligence artificielle, dans un film audacieux qui interroge les frontières de la création artistique à l’ère technologique. Cette 10ᵉ édition du Cameroon International Film Festival, prévue du 20 au 25 avril 2026 à Buea, s’annonce comme un tournant historique pour l’industrie cinématographique africaine. Entre projections, tables rondes et célébration du talent local, l’événement se tiendra au Buea Mountain Hotel, au W Cinema et au Cameroon Wall of Fame.
Elsa Daniele Monti