La saison 2024-2025 de la MTN Élite One est marquée par une série de désistements qui perturbent profondément le déroulement du championnat. Ces absences répétées soulèvent de nombreuses interrogations sur l’avenir et la crédibilité de cette compétition nationale.
Inès KOUNA NOMO
Au cours des dernières rencontres de la MTN Élite One, plusieurs clubs ont connu des absences remarquées. Bamboutos FC de Mbouda, en tête de ce désistement, a récemment annoncé son retour dans le championnat MTN Élite One après avoir officiellement annoncé son retrait quelques semaines auparavant. Cependant, lors de la dernière rencontre, le club de Mbouda était absent sur la pelouse, suscitant des interrogations. Cette situation fait suite à des problèmes financiers persistants, notamment le non-paiement de primes estimées à environ 90 millions FCFA par la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). Le club dénonce également une “cabale” et une gestion partiale qui auraient influencé négativement les résultats de leurs matchs, impactant leur position au classement.
Ces difficultés ont donc conduit à des reports de matchs et à des absences répétées, notamment face à Fauve Azur, PWD Bamenda et Colombe du Sud. Après le retrait de Bamboutos, la crise s’aggrave. D’autres clubs tels que l’Aigle Royal du Moungo et Young Sport Academy de Bamenda ont également déclaré forfait, invoquant des problèmes similaires.
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Les experts observent que ces désistements fragilisent la crédibilité et la compétitivité de la MTN Élite One. Sportivement, l’absence de clubs majeurs crée un déséquilibre dans le calendrier et fausse les classements, donnant plus de pression aux clubs restants et réduisant l’attractivité du championnat.
“Nous faisons face à une situation de boycott. Il y aura des répercussions sur le plan du jeu et forcément sur le plan de la légalité de ce championnat. Sur les 16 clubs engagés, trois clubs ont déjà désisté, il ne reste donc que 13. Si ces derniers ne regagnent pas le championnat, les équipes restantes seront forcément affectées, justement parce que lorsqu’il y a des forfaits généraux, il y a une incidence directe. Résultat, l’on enregistre des pertes en termes de points, d’engagement et de ressources. Et c’est très souvent le championnat qui en pâtit”, a déclaré William MFABO, analyste sportif. Par ailleurs, ce dernier poursuit en affirmant que “cette instabilité risque de décourager les sponsors, les médias et les partenaires, mettant en péril la viabilité économique de la compétition”.
Au-delà du terrain, ces événements mettent en lumière des failles structurelles profondes : gestion financière défaillante, conflits entre clubs et fédération, et manque de transparence. Pour les analystes, “ces désistements sont le symptôme d’un malaise plus large où les enjeux politiques et financiers interfèrent avec le sport, affectant la performance globale et l’image du football camerounais”.
Le retrait de Bamboutos FC et les autres désistements observés cette saison appellent alors à une réflexion urgente sur la gouvernance du football au Cameroun. Seule une réforme profonde pourra restaurer la stabilité, l’équité et la compétitivité de la MTN Élite One, pour le bénéfice des joueurs, des supporters et du football national.
Inès KOUNA NOMO