« PARLANT DU SLAM AU CAMEROUN, J’AI DONNÉ TOUT CE QUE J’AVAIS À DONNER » , STONE
l’un des meilleurs slameurs du Mboa dévoile sa nouvelle approche artistique avec le groupe Macase.
Stone Karim Mohamad, de son nom complet, fait partie de la génération d’artistes ayant choisi de développer leur amour pour le slam depuis la fin des années 2000 au Cameroun. La ville de Yaoundé, sa base, et toutes les influences du hip-hop qui l’animaient ont forgé son talent et l’admiration de ses fans pour la qualité de sa plume.
« Le slam camerounais est beaucoup plus séduisant qu’avant avec la vague de ces jeunes talentueux artistes qui entretiennent la flamme du slam. Il est plus reconnu et mieux apprécié. »
Il y a de cela 15 ans, quand Stone faisait du slam , ajoute-t-il, on ne parlait même pas réellement de slam. Pour beaucoup de gens, il était juste “le gars qui rappe en jouant au piano”. Cette évolution donne aujourd’hui plus de séduction au slam, et c’est à encourager.
LES ÉCLIPSES DU MFOUNDI
Comme la nature le montre avec le soleil et la lune — ces deux astres brillent chacun de leur côté dans l’espace sans toutefois nuire à l’autre. Et quand la fusion tant attendue de ces astres se réalise, on parle d’éclipse.
Avec le mythique groupe Macase, c’est le début d’une nouvelle aventure via le projet Les Éclipses du Mfundi, né des discussions constantes entre Stone et son grand frère Serge Maboma, l’un des leaders du groupe, au « laboratoire des musiques de Yaoundé », qui n’est autre que la cuisine interne de Macase, au quartier Bastos.
« Ça fait longtemps qu’on se connaît, qu’on se côtoie. Pourquoi ne pas fusionner nos styles ? Le symbole d’une forme d’unité dans laquelle la paix de chaque personne ne fait pas la guerre à l’autre. Pour nous, c’est l’essence du vivre-ensemble. »
Une fusion de genres musicaux, avec du jazz, des musiques afro, du slam, et d’autres clichés du riche répertoire de ces artistes.
LA SCÈNE LIVE
Absent de la scène depuis plusieurs années en raison de sa longue résidence en Europe, Stone ne voit pas son éloignement comme une traversée du désert, mais plutôt comme une évolution dans sa formation d’artiste : slameur, chanteur, écrivain et photographe. À chaque classe — comme dans le système éducatif — il apprend de nouvelles techniques et de nouvelles valeurs de vie qui cadrent avec son univers pluriel.
Le partage de la scène, le 31 août dernier au Laboratoire de Bastos, avec l’un des meilleurs groupes d’Afrique, a été un pur moment d’extase musicale, où la beauté de l’art a sublimé le public venu en qualité et en nombre vivre la magie de l’éclipse, sans lunettes, juste avec les oreilles et le cœur, sous le charme de Stone et Macase. Tous sur scène : les instruments, les mélodies, les chants et les textes de slam s’enlaçaient pour donner naissance à de nouvelles sensations, à un nouveau projet artistique.
« Se concentrer plus sur ce qui nous unit que sur ce qui nous divise : la musique. »
A.M.