Porté par le projet “Bâtir le commun”, l’artiste camerounais Nda Chi a envoûté le public strasbourgeois le 28 juin 2025. Entre tradition et modernité, il réinvente le dialogue entre les mondes visibles et invisibles.
L’artiste camerounais Nda Chi poursuit sa traversée des scènes internationales. Après l’Égypte, c’est à Strasbourg qu’il a posé ses valises, dans le cadre du festival “Bâtir le commun”, une initiative soutenue par Patrie Art et placée sous le haut patronage de la Commission nationale française de l’UNESCO.
Son concert, donné sur la Place Kléber, s’est inscrit dans une logique de transmission et de mémoire.
« Je viens avec la cloche, le cauri, et la mémoire des ancêtres »,
annonçait-il sur sa page Facebook.
Plus qu’une simple prestation musicale, sa démarche repose sur une connexion entre le monde phénoménal et le monde non phénoménal, un équilibre spirituel porté par la scène.
Une fusion musicale mélodieuse
Nda Chi développe le lessa groove, un style hybride né du rythme traditionnel entce (propre au village Baleng, région de l’Ouest Cameroun), enrichi de sonorités contemporaines : funk, rock, reggae, pop…
Chaque performance devient un espace de rencontre entre les temps, les formes, les croyances.
À Strasbourg, cette fusion a pris une dimension particulière.
À la fin de sa chanson Yayato (“Bienvenue” en langue sacrée), une classe d’enfants turcs est venue à sa rencontre.
« Ils ont voulu dire ‘Yayato’ avec moi, filmer, sourire.
Et j’ai compris que quand un enfant reçoit un chant sans comprendre la langue,
c’est que l’âme a reconnu quelque chose de vrai »,
a-t-il confié.
“Bâtir le commun” : onze artistes camerounais en dialogue avec l’Europe
Le festival “Bâtir le commun” réunit onze figures de la création artistique camerounaise :
Audrey Fotso, Rodriguez Tankoua, Dipita, Flora Coula, Jeanne Loïc, Béatrice Chatzack, Mbappé Eugène, Fortunes Gweha, Efoulou Martial, Olivia Nourry, Arthur Nana et Nda Chi.
En plus des performances musicales, le programme propose des ateliers de danse, des créations chorégraphiques et des représentations théâtrales.
L’objectif : favoriser un dialogue culturel profond entre l’Afrique et l’Europe, et poser les bases d’un nouveau récit partagé.
Après Strasbourg, Nda Chi continue son périple vers l’Allemagne. Mais pour ceux qui étaient présents le 28 juin, la vibration du lessa groove résonne encore comme un pont jeté entre les peuples, par la musique et par l’âme.
Elsa Daniele Monti