Rassemblés le week-end dernier en visioconférence, les acteurs principaux chargés de diriger cette entité ont dévoilé les nouveaux profils qui participeront à l’essor des artistes camerounais et à leur développement.
Faire des ICC un pilier du développement économique, culturel et social du Cameroun, renforcer la représentativité de ses membres, faciliter l’accès aux financements et aux marchés, promouvoir le patrimoine culturel et offrir des formations, des opportunités de réseautage et de mentorat : telles sont les missions de ce nouveau bureau qui regroupe des figures phares du cinéma, de la musique et de l’art en général.
Christelle Noah, directrice générale des Éditions Éclosion, présidente
Plus qu’une figure marquante de la littérature camerounaise, Christelle Fouda a conquis les sommets de l’excellence en portant la littérature africaine avec passion et détermination. Directrice générale des Éditions Éclosion, elle incarne à la perfection la résilience et la persévérance. Étudiante en lettres modernes françaises à l’université de Yaoundé I puis en édition et arts graphiques à l’ESSTIC, au fil des années, son amour pour la littérature s’est renforcé, la poussant à se plonger dans la lecture assidue d’ouvrages au sein des bibliothèques. Après avoir obtenu sa licence en édition et arts graphiques, elle effectue un stage dans une maison d’édition, ce qui lui a permis de révéler son véritable potentiel. Son dévouement et son talent ont rapidement attiré l’attention, et elle a rapidement gravi les échelons au sein de l’industrie de l’édition. Elle donne à la littérature africaine une portée internationale, favorisant ainsi l’émergence des talents littéraires du continent. Son charisme, sa détermination et son expertise font d’elle une figure respectée et admirée dans le monde de l’édition. À travers les Éditions Éclosion, elle contribue à mettre en lumière la richesse et la diversité culturelles de l’Afrique, faisant ainsi honneur à son héritage et à son identité.
Sylvie Nwet, présidente de Yaoundé Reviv’Art et directrice générale du festival Yarha, vice‑présidente
Introduite dans le domaine du cinéma en 2002 via le festival Écrans Noirs, elle y a alterné les rôles de gestionnaire d’invités internationaux, d’assistante de direction et de chargée des relations publiques, et a appris auprès des grands noms du cinéma camerounais, notamment Bassek Ba Khobio. Grâce à cette expérience, elle décide de se lancer dans l’entrepreneuriat en 2011. Sylvie fonde alors sa propre structure de communication, relations publiques et consulting, dénommée “SNW”. En 2013, elle a créé l’Association Yaoundé Reviv’Art (YARA), dont la mission est d’encourager, de promouvoir, d’orienter, de faciliter et de soutenir la distribution d’œuvres artistiques, tout en renforçant les capacités des artistes pour une meilleure synergie entre ces derniers et les promoteurs culturels, tant au Cameroun que dans d’autres pays africains et du monde entier. En 2014, Sylvie fonde la Semaine internationale du premier film (YARHA), qui se tient à Yaoundé. Elle crée un espace d’échange entre les vétérans du cinéma et les jeunes réalisateurs et réalisatrices en quête de reconnaissance, promeut le cinéma camerounais et renforce l’industrie cinématographique du pays en mettant en avant les jeunes réalisateurs et leurs premières œuvres. Avec le festival YARHA, Sylvie Nwet a créé un héritage durable dans le paysage cinématographique du Cameroun, propulsant la créativité et la diversité au premier plan. Son engagement pour la promotion de l’art lui a valu un prix spécial à la cérémonie de récompense The Public Vision Awards 2023.
Ruben Binam Bikoï, directeur du Centre culturel Ubuntu, vice‑président
Musicien dans l’âme, amoureux des belles mélodies, il a été, pendant plusieurs années – une quinzaine, précisément – le leader du mythique groupe de musique camerounais Macase, qu’il a créé avec des amis au milieu des années 90. Promoteur d’Alizés Équateur Records, une maison de production basée à Yaoundé, il est aussi propriétaire du studio Sound Art et va parier sur des jeunes passionnés de musique qui travaillent avec acharnement pour réaliser leurs rêves. Pour la première fois, il donne la chance au trio X-Maleya en devenant leur producteur. Sous ses ailes, X-Maleya va éclore et devenir un groupe mondialement reconnu. Il produit également plusieurs artistes œuvrant dans les musiques du patrimoine, la world music. Il est également le fondateur du groupe Ruben Binam & The Kemit 7, l’un des meilleurs groupes camerounais spécialisés dans la world music. Bercé depuis l’enfance par la musique, excellent pianiste et perfectionniste, Ruben Binam a su faire sa vie dans la musique. En bon entrepreneur, il a réussi à faire de sa passion une entreprise viable. Ruben Binam est par ailleurs un grand artisan du rayonnement de la musique camerounaise. Il incarne l’acharnement au travail et le dévouement à sa passion. Artiste, entrepreneur, producteur, l’amoureux de la belle musique a su rester constant dans ses valeurs d’universalité, mais aussi dans ses convictions à faire découvrir aux Camerounais et au monde entier des musiques de haute facture, venant d’artistes pétris de talent.
Paola Yoko, présidente du Mouvement des femmes entrepreneures dans les arts et la culture, secrétaire générale adjointe
Paola Yoko est un exemple inspirant de persévérance, de dévouement et de talent dans les industries créatives et culturelles, en particulier quand il s’agit de business development. Sa contribution au développement de la culture camerounaise est visible et importante. Dès son plus jeune âge, elle a été passionnée par le marketing, amoureuse de la musique et du cinéma. Elle a décidé d’appliquer son savoir-faire pour contribuer au développement de la culture camerounaise, notamment dans la musique, le cinéma et l’événementiel. Promotrice culturelle et gestionnaire d’artistes africains, Paola est également présidente du Mouvement des femmes entrepreneures dans les arts et la culture. Elle est la fondatrice du programme MOFEAC, avec le salon professionnel comme l’une des activités phares, et la coordinatrice générale du festival Africa ProdFest. Le 13 mars 2025, Paola Yoko a réuni une dizaine de beatmakers ivoiriens dans les locaux du MASA Lab, un centre d’incubation majeur pour les initiatives culturelles en Côte d’Ivoire. L’objectif de cette rencontre était de présenter le projet de la librairie musicale africaine, qui sera lancée en novembre 2025 avec un catalogue de 3 000 titres. Nul doute que ce nouveau poste dans l’ACTICCC permettra de valoriser les talents locaux.
Paule Dassi, directrice de la conservation de la Route des Chefferies, présidente de la commission Formation
Autrice de la recherche « Conservation of African Cultural Heritage: A Comparative Study between Europe and Africa: The Case of Cameroon and Germany », qui traite de la conservation du patrimoine culturel comme préoccupation commune à tous les peuples, elle y fait une étude comparative de la conservation du patrimoine culturel africain en Europe (Allemagne) et en Afrique (Cameroun), et évoque notamment les techniques de conservation du patrimoine culturel selon le modèle des musées allemands et celles pratiquées par les peuples camerounais avant et après l’indépendance. Elle aborde aussi la place des musées communautaires des chefferies traditionnelles dans la conservation du patrimoine et l’utilisation de ces biens patrimoniaux, qui sont conservés dans les musées communautaires, au quotidien pour les cérémonies et les rituels au sein de la communauté, ainsi que la façon dont cela déforme leur nature. Une actrice culturelle qui, dans le groupement des ACTICCC, se chargera de la commission Formation.
Dans la liste des autres membres inclus dans cette nouvelle équipe dirigeante :
Alain Mouangue, directeur de C3A-Production et enseignant associé à l’ESSTIC, président de la Commission Production, mais aussi plusieurs personnalités éminentes du secteur, nommées membres d’honneur et conseillers : Marème Malong, Marilyn Douala Bell, Ambroise Mbia et Sam Mbende.
Pour les nouveaux membres élus, il sera question de continuer la valorisation des industries créatives, mais aussi d’inviter l’ensemble des acteurs – entrepreneurs, artistes et institutions – à rejoindre les initiatives de l’ACTICCC afin de « bâtir un écosystème culturel structuré, solide et durable, capable de contribuer à la croissance économique du Cameroun ».
Manu NKAMA
