Lors d’une interview accordée à BBC News Afrique ce week-end, Miss Cameroun 2013, Valerie Ayena, a annoncé à sa communauté qu’elle était désormais installée dans le pays d’Olivia Yacé, qui a « su donner vie à son idée ». Un nouveau départ qui invite à se questionner sur le choix de cette destination par certaines stars camerounaises.
Manu NKAMA
En 2023, lors d’une interview, la créatrice de contenu et tiktokeuse Diana Bouli annonçait à son public qu’elle était désormais installée en Côte d’Ivoire après avoir été victime de « cybercriminalité, d’empoisonnement et d’autres menaces dans son pays d’origine, le Cameroun ».
Avant elle, le maquilleur Karyan, le mannequin et créateur de contenus Consty Bingan, la bachelorette Stephanëlle et bien d’autres encore. Cette fois, c’est Valerie Ayena qui, lors d’une interview, a affirmé qu’après avoir proposé son idée à plusieurs potentiels investisseurs, elle avait décidé de chercher de nouvelles opportunités et que la Côte d’Ivoire l’avait accueillie à bras ouverts et avait surtout accepté son projet dans le domaine de la santé.
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Atteinte d’adénomyose, une maladie qui affecte l’utérus et s’accompagne de douleurs atroces tous les jours, il s’agit d’une maladie proche de l’endométriose, qui bouleverse son quotidien et affecte son équilibre hormonal. Les traitements successifs provoquent une poussée sévère d’acné. Face à ce nouveau combat cutané, Valérie se tourne vers des spécialistes, mais découvre à quel point les soins dermatologiques sont inaccessibles ou mal adaptés pour de nombreuses personnes, et c’est à partir de ce moment que lui vient l’idée de lancer cette entreprise.
Il s’agit d’une startup healthtech spécialisée dans la dermatologie, MyDermaLife, une plateforme qui met en relation les utilisateurs avec des dermatologues qualifiés, pour des conseils et des traitements sur mesure, que ce soit en ligne ou en cabinet. MyDermaLife propose une approche flexible et personnalisée de la dermatologie, s’adaptant aux besoins de chacun : acné, imperfections, troubles hormonaux ou problèmes cutanés plus complexes.
Au Cameroun, « J’ai pitché plusieurs fois mon idée, et on m’a dit que ça ne valait rien », confie-t-elle. « J’ai toujours été recalée à plusieurs reprises, j’ai donc décidé de partir en Côte d’Ivoire. » Là-bas, enfin, des investisseurs ont cru en mon projet.
La Côte d’Ivoire est-elle vraiment une terre d’opportunités ?
Pour justifier son installation dans le pays, Diana Bouli a affirmé et continue d’affirmer que cette décision a développé sa notoriété, notamment sur TikTok. Lors d’une interview en juillet 2024, sur la chaîne ivoirienne RTI Info, elle mentionna le fait que le réseau social est payant dans le pays et donc que ses contenus étaient rémunérés.
Diana Bouli a également affirmé : « Pour moi, Abidjan, c’est le fief du showbiz. » Je ne vais pas vous le cacher non plus, c’est ce que j’ai toujours dit, même les gens de mon pays le savent ! Je suis plus suivie en Côte d’Ivoire, je ne dis pas aimée hein, mais plus suivie. Tout était lié pour que je m’installe là. Mon public est là, mon manager aussi est ici, donc je me suis dit bingo, j’y vais. « Et ça a payé fort ! »
Si on s’en tient aux raisons évoquées par la majorité, il est plus difficile de se développer et de rentabiliser ses activités au Cameroun. Le public est « bipolaire » et il arrive parfois que le mauvais prenne le dessus sur le bon. Les investisseurs sont plus difficiles à convaincre et « moins ouverts à de nouvelles propositions ». Pour certains aussi, l’environnement n’est pas assez favorable pour se développer ou il faut user de beaucoup de patience, de détermination et de « réseautage ».
Néanmoins, que ce soit Diana Bouli, Valerie Ayena et les autres, le Cameroun reste leur pays et ils n’hésiteront pas à le promouvoir dans leurs domaines respectifs. S’installer ailleurs ne signifie pas nier ses origines.
Manu NKAMA