Ces derniers mois , la scène rap camerounaise est secouée par une vague de clashs artistiques, largement popularisés par l’artiste Ko-C.
Avec des titres provocateurs et des punchlines acérées, il a redonné au clash une visibilité et une intensité qui divisent autant qu’elles fascinent. Ce retour du rap de confrontation soulève à la fois un regain d’intérêt pour le genre et de vives polémiques sur ses dérives.
Le clash comme stratégie artistique et commerciale
Pour Ko-C et d’autres figures comme Maahlox, Mink’s Boy Tag, jovi, le clash est devenu une arme redoutable pour capter l’attention du public. Il permet de se positionner, de s’affirmer et d’imposer son style face à la concurrence. Dans un écosystème musical en pleine mutation, où la viralité est reine, le clash joue le rôle de levier marketing, boostant les vues, les écoutes et les partages. Des morceaux comme “Ponce Pilate” ou “Warning” sont autant de preuves que l’affrontement attire mais à quel prix ?
Alors que certains considèrent ces clashs comme une forme moderne d’expression artistique, d’autres dénoncent leur impact négatif. Le candidat à la présidentielle Asong Michael, par exemple, a appelé à des sanctions contre les artistes usant d’un langage jugé immoral. Ce débat soulève une question centrale : les rappeurs camerounais peuvent-ils allier authenticité, liberté de ton et conscience sociale ?
Quel avenir pour le rap camerounais dans ce climat conflictuel ?
Alors que les clashs font rage, une autre génération d’artistes cherche à se démarquer autrement. Certains, comme Mic Monsta ou Cloe Grae, misent sur des textes engagés et des collaborations internationales. L’avenir du rap camerounais pourrait dépendre de sa capacité à équilibrer confrontation et construction. Si les clashs permettent de faire du bruit, c’est bien le contenu, le message et la musicalité qui garantiront une place durable sur la scène mondiale.
Elsa Daniele Monti