Le ministre des Sports de la République centrafricaine, Héritier Doneng, a provoqué une onde de choc dans le monde du football national en demandant officiellement la suspension de l’équipe nationale de toutes compétitions internationales pour une durée de trois ans. Cette requête, formulée dans une note adressée au Conseil des ministres en date du 1er avril, intervient dans un contexte de conflit ouvert entre le ministre et la Fédération centrafricaine de football (FCF).
Les arguments du ministre
Dans une note qui a fuité, le ministre Doneng justifie sa demande en invoquant les résultats décevants de l’équipe nationale, malgré les fonds alloués par le gouvernement. Il estime que ces performances compromettent les chances de qualification pour la Coupe du monde 2026. Par conséquent, il propose de suspendre l’équipe pour permettre des économies budgétaires et de réorienter les ressources vers le développement du football local, du sport scolaire et des infrastructures sportives. Il souligne également l’importance de renforcer les équipes de jeunes (U17 et U20) pour l’avenir.
Un conflit autour de la désignation du sélectionneur ?
Si les raisons économiques sont mises en avant, on ne peut occulter le récent conflit opposant le ministre des Sports et la Fédération centrafricaine de football : un désaccord profond concernant la nomination du sélectionneur des « Fauves » de Centrafrique. En effet, la nomination de Rigobert Song à ce poste avait été fermement rejetée par le Comité exécutif de la FCF. Bien que, lors des récentes rencontres des Fauves, le « capitaine courage » ait affirmé qu’il prendrait les rênes de l’équipe après les matchs éliminatoires et qu’un accord avait été trouvé avec l’exécutif de la FCF, le désaccord semble persister. Pour les observateurs, Héritier Doneng veut frapper fort.
Risques de sanctions de la FIFA
Cette démarche du ministre pourrait avoir des conséquences désastreuses pour le football centrafricain. En effet, la FIFA, l’instance dirigeante du football mondial, interdit toute ingérence gouvernementale dans les affaires des fédérations nationales. Une suspension de l’équipe nationale par le gouvernement pourrait donc entraîner des sanctions sévères de la FIFA, allant jusqu’à l’exclusion de la Centrafrique de toutes compétitions internationales.
Un contexte tendu
Cette affaire intervient dans un contexte déjà tendu, marqué par des interrogations sur la gestion des fonds alloués à la rénovation du stade national. Des contrats controversés attribués par le cabinet du ministre ont suscité des critiques, d’autant plus que les résultats escomptés en termes d’infrastructures ne sont pas au rendez-vous.
L’avenir du football centrafricain en suspens
La décision du Conseil des ministres sera déterminante pour l’avenir du football en Centrafrique. Si le gouvernement suit l’avis du ministre, le pays risque une mise au ban de la scène internationale. Dans le cas contraire, le conflit entre le ministre et la FCF devra être résolu rapidement pour éviter de nouvelles perturbations.