Initialement annoncé comme le nouveau sélectionneur de l’équipe nationale de Centrafrique, l’ex-entraîneur des Lions Indomptables ne dirigera finalement pas les Fauves du Bas-Oubangui en juin 2025. Ce revirement, confirmé par la Fédération centrafricaine de football (FCF) hier, 12 mai, révèle un conflit profond entre les instances sportives et le gouvernement centrafricain, mettant en lumière les difficultés de gestion du football dans le pays.
Inès Kouna Nomo
La Centrafrique dit non à Rigobert Song. Le sélectionneur camerounais ne dirigera finalement pas l’équipe nationale de Centrafrique en juin 2025.
Rappelons que plus tôt, en mars dernier, Rigobert Song avait signé un contrat de deux ans avec le ministère centrafricain des Sports pour devenir manager-sélectionneur des Fauves du Bas-Oubangui, avec un salaire mensuel de 4,5 millions FCFA. Cependant, cette nomination n’a pas fait l’unanimité. La Fédération centrafricaine de football (FCF), organe officiel chargé de la gestion du football dans le pays, n’a jamais validé cette décision. Elle a dénoncé une ingérence du ministère des Sports dans ses prérogatives, rappelant que seul l’organe fédéral a la légitimité de nommer un sélectionneur national. Ce désaccord a rapidement dégénéré en une crise institutionnelle, avec des tensions croissantes entre les deux parties.
Face à cette situation, la FCF a décidé de maintenir Éloge Enza-Yamissi, son sélectionneur actuel, à la tête de l’équipe pour les prochaines échéances, notamment les matchs prévus en juin 2025. Le ministère des Sports, malgré ses efforts pour imposer Rigobert Song, n’a pas réussi à faire plier la fédération. Ce bras de fer a également attiré l’attention de la FIFA, qui surveille de près toute forme d’ingérence gouvernementale dans le football national, sous peine de sanctions pouvant aller jusqu’à la suspension.
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Ce revirement marque ainsi un coup dur pour le sélectionneur camerounais, qui voyait déjà dans cette mission une opportunité de relancer sa carrière d’entraîneur sur la scène africaine. Il se retrouve aujourd’hui dans une impasse, victime d’un conflit institutionnel qui dépasse largement les enjeux sportifs.
Pour la Centrafrique, cette crise illustre les difficultés persistantes à structurer et à professionnaliser son football, entre rivalités politiques et luttes de pouvoir. Cette situation, similaire à la crise MINSEP–FECAFOOT, rappelle une fois de plus aux pays africains que la réussite sportive ne peut se construire sans une gouvernance claire et respectueuse des règles et des acteurs du jeu.
Pour les Fauves du Bas-Oubangui, l’heure est désormais à la stabilisation et à la reconstruction, loin des polémiques, afin d’espérer un avenir plus serein et prometteur.
Inès Kouna Nomo