À quelques heures de la mise en salle de son film Indomptables, tourné entièrement au Cameroun, la rédaction s’intéresse au parcours d’un acteur et producteur qui a commencé en tant qu’animateur.
Thomas Ngijol naît le 30 octobre 1978 à Paris, dans une famille franco-camerounaise. Son père est sociologue, sa mère infirmière. Il grandit à Maisons-Alfort, en banlieue parisienne.
Il débute comme animateur pour enfants. Son humour transparaît déjà, et il est naturellement à l’aise avec les tout-petits. À cette époque, ce n’est qu’un boulot. Puis, il décide de suivre des cours de café-théâtre à La Main d’Or, où il côtoie Dieudonné. Il se fait remarquer au festival Juste pour rire à Nantes, avec un hommage appuyé à Richard Pryor. Il joue ensuite un temps au Moloko, à Paris.
Grâce à cette expérience, il intègre le Jamel Comedy Club et se retrouve chroniqueur sur Canal+ (Le Grand Journal) de 2006 à 2008. L’humour, il l’a dans la peau. Il commence à écrire et à se produire sur scène. Ses one-man shows Bienvenue puis À block le révèlent au grand public du stand-up.
Dans ses sketchs, son humour est qualifié d’incisif. Il aborde les faits de société, l’identité africaine, la diaspora, avec une dérision savamment dosée. Il incarne cette réussite multiculturelle : comédien, humoriste, acteur, scénariste, réalisateur… et surtout, défenseur de l’identité africaine sur grand écran.
En septembre 2008, il rejoint l’émission Le Fou du roi de Stéphane Bern sur France Inter. En 2010, à l’occasion de la Coupe du monde de football, il coanime Ils se foot du monde sur la chaîne Comédie ! aux côtés de Darren Tulett.
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En octobre 2010, il coécrit et coréalise avec son complice Fabrice Éboué son premier film, Case départ, une comédie sur l’esclavage se déroulant aux Antilles, dans laquelle il joue également. Le succès est au rendez-vous. Trois ans plus tard, il remet ça avec Le Crocodile du Botswanga, qui franchit lui aussi le cap du million d’entrées. Il enchaîne avec Fastlife, qu’il réalise seul. Parallèlement, Thomas Ngijol continue de remplir les salles avec son nouveau spectacle sobrement intitulé 2.
En 2012, il est parrain du Prix Jeunesse à Cannes. En 2019, invité d’honneur des Écrans Noirs à Yaoundé, il devient le premier ambassadeur du festival, valorisant le cinéma africain et affirmant son rôle de trait d’union entre la France et le Cameroun. Cette même année, il sort Black Snake, la légende du serpent noir, coréalisé avec sa compagne Karole Rocher. Ses origines, il ne les a jamais reniées. Fier de ses racines, il choisit tout naturellement de venir tourner son dernier projet au Cameroun, en impliquant des talents locaux.
Plus qu’un acteur, Thomas Ngijol est aujourd’hui une figure incontournable de la culture, aussi bien en France qu’au Cameroun. Avec Indomptables, il entend dénoncer à sa manière les maux qui minent la société camerounaise et sensibiliser la jeunesse aux dérives telles que l’insolence ou le banditisme.
Le film bénéficie de la photographie de Patrick Blossier et du montage de Cécile Lapergue. La bande originale, signée Dany Synthé et Isko, ajoute une dimension sonore immersive à cette œuvre intense. Produit par Why Not Productions et distribué en France par Pan Distribution, Indomptables s’inscrit dans la lignée des polars sociaux, livrant un regard sans concession sur les défis contemporains du Cameroun.
Rendez-vous en salles, à partir du 11 juin.
Manu NKAMA