« 30 ans de carrière. 30 ans de chemins traversés. » C’est sous ce slogan que l’artiste célébrera son long parcours le 18 décembre prochain, entre création, combat, culture et vie.
Raphaël Christian Etongo est né en 1972 à Yaoundé, au Cameroun, et a grandi dans le domaine du théâtre. Il s’intéresse aux expressions du corps, d’abord dans la danse à la fin des années 1980, puis dans d’autres formes d’expression qu’il a explorées à travers ses voyages et ses rencontres avec des personnalités artistiques au Cameroun et à l’étranger.
Grand participant du festival « Spines » à Johannesburg, en Afrique du Sud, et de la première biennale live/art AFIRIPERFORMA à Harare, au Zimbabwe, depuis 1997, Christian Etongo se concentre principalement sur l’art de la performance. Il se définit avant tout comme un artiste performeur. Avant 1998, il est danseur et comédien. Il passe successivement dans les compagnies Massey Move de Berthe Effala dès 1995 et Black Roots de Marcel Ngoua.
Dans son travail, il essaie d’inventer des mises en scène qu’il pense originales et appelle ses créations « spectacles d’art plastique ». C’est ainsi qu’en 1997, il présente « La mort et le fou » à Yaoundé. La même année, il rencontre le plasticien Pascale Martine Tayou. Ayant vu son travail, ce dernier lui apprend qu’il fait de l’art performance et lui fournit une documentation qu’il lit minutieusement.
À ce jour, il a créé environ vingt performances et a participé à plusieurs expositions collectives et individuelles (Afrique du Sud, Cameroun, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Niger, Nigeria, Allemagne, Pologne, Zimbabwe). L’artiste crée à partir de ce qu’il est, de ses joies et de ses frustrations, de ses peurs et de ses folies. Ainsi, Christian Etongo puise dans son histoire pour créer, comme « dans une psychanalyse qui le guérira de ses blessures intérieures et des maladies de son âme. »
Ainsi, « Requiem pour un fou », qui dénonce l’indifférence de l’homme face aux souffrances de son prochain, a été inspiré par son oncle pris de folie et décédé en 1993 dans l’indifférence. L’immigration, la colonisation et son héritage sont des sujets qu’il aborde, de même que la religion. Étant un artiste non conformiste, le travail de Christian Etongo est un voyage entre l’éphémère et l’éternel, le fini et l’infini. « L’artiste dissèque la mémoire de la mobilité et son influence sur les sociétés. »
Christian estime aujourd’hui avoir atteint la première partie de ses objectifs, qui était d’être reconnu comme performeur. Reste la seconde, qui est de rentrer dans des galeries et des institutions majeures internationales. Pour cela, il s’arme de courage et place l’art performance comme priorité nᵒ 1 de sa vie.
Pour cette célébration de ses 30 ans de carrière, au programme « Fragments d’Ombres et de Lumières », une exposition rétrospective à découvrir à l’Espace A(fro)Topos Cultural Lab Pie-Claude Ngumu A-fro-TOPOS à Yaoundé, jusqu’au 16 janvier 2026. Une performance collective aura lieu le soir du vernissage, avec des artistes invités et une ode à la culture camerounaise, mais aussi plein d’autres événements autour de l’art.
Les informations importantes concernant le déroulé de l’événement seront données ultérieurement.
Manu NKAMA