Du 13 au 19 juillet, Douala accueille la 9ᵉ édition du Festival panafricain de cinéma (RADO), une plateforme qui conjugue hommage, formation et engagement autour d’un cinéma africain en quête d’impact et de reconnaissance.
Une édition hommage, intergénérationnelle et militante
Cette 9ᵉ édition du RADO se distingue par une programmation pensée comme un dialogue entre les générations de cinéastes africains primés. Le festival s’ouvre sur la projection de Sita Bella, la première d’Eugénie Metala, récente lauréate du prix Gambéré du FESPACO 2025. Elle précède un vibrant hommage au réalisateur malien Souleymane Cissé, décédé en février dernier, dont le film culte Finyè, Étalon de Yennenga en 1987, sera projeté en son honneur.
Autre temps fort : la présentation inédite de Katanga, la danse des scorpions, dernier lauréat de l’Étalon de Yennenga au FESPACO 2025, signé Dani Kouyaté, figure majeure du cinéma burkinabè.
Le festival rend également hommage au Cameroun à travers la création du Prix Dikonguè Pipa, en mémoire du réalisateur de Muna Moto, seul Camerounais à avoir décroché l’Étalon de Yennenga (FESPACO 1976). Cette initiative vise à raviver la mémoire cinématographique nationale et à redonner une place centrale aux pionniers locaux.
Outre les projections, le RADO 2025 met l’accent sur la formation des jeunes professionnels. Parmi les intervenants attendus figure Barry O. Amayen, technicien chevronné du cinéma d’Afrique centrale. Directeur photo, chef électro, formateur aguerri, il partagera son savoir-faire dans des ateliers dédiés aux métiers techniques du plateau.
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Conférences, masterclasses, tables rondes et projections inédites enrichiront cette semaine de cinéma intense, pensée à la fois pour les passionnés et les professionnels.
Une thématique au cœur des enjeux africains
Intitulée « Cinéma militant et créativité : un enjeu de développement pour l’Afrique », cette édition interroge le rôle du 7ᵉ art comme vecteur de changement. Les œuvres sélectionnées abordent frontalement les questions sociales, politiques et culturelles qui traversent le continent. Il s’agit, pour les organisateurs, de mettre en lumière des productions qui ne se contentent pas de raconter, mais qui appellent à agir.
Porté par le CEPAAS (Centre de Promotion pour l’Audiovisuel et l’Action Sociale), et placé sous le haut patronage du Premier ministre, le RADO investira plusieurs sites stratégiques de la ville : Canal Olympia Bessengue, Cinéma l’Eden et l’Institut Français de Douala. Un village du festival sera également installé pour accueillir le public, offrir des espaces de rencontre et valoriser la diversité culturelle africaine.
Le RADO 2025 s’impose ainsi comme un espace de mémoire, de transmission et d’innovation, ancré dans les luttes du continent. Plus qu’un festival, un manifeste pour un cinéma africain conscient, engagé et profondément panafricain.
Elsa Daniele Monti